Après 1519 - Ces 12 feuillets sont intitulés "Statuts et ordonnances de la cité de Sion approuvés le 2 mars 1434 par l'évêque André de Gualdo.

Andrea dei Benzi, né vers 1350-60 à Gualdo-Tadino en Ombrie, avait fait preuve de ses talents administratifs, politiques et diplomatiques comme archevêque de Split (Dalmatie) puis dans l'entourage de Sigismond de Luxembourg, devenu par son mariage roi de Hongrie en 1387 puis empereur germanique en 1411.  Nommé en 1413, archevêque de Kalocza, André de Gualdo joua un rôle important au concile de Constance réuni en 1414 à l'initiative de l'empereur désireux de mettre un terme au Grand Schisme d'Occident, c'est à dire à l'écartèlement de l'Eglise entre trois papes. Sitôt le concile achevé, en 1418, le nouveau pape, Martin V, nomma André de Gualdo administrateur du diocèse de Sion, où la situation était particulièrement difficile du fait de la guerre de Rarogne: les faveurs de l'empereur Sigismond au bailli Guichard de Rarogne, qui rendaient cette charge héréditaire, avaient provoqué de graves soulèvements. La paix une fois ramenée, l'évêque Guillaume V de Rarogne, neveu de Guichard, étant décédé, André de Gualdo lui succéda en 1431 sur le trône épiscopal.

Comme ses prédécesseurs il dut, avant d'être intronisé, promettre aux Sédunois de respecter les libertés de la ville dont le texte a été soigneusement consigné puis complété au fil du temps ainsi qu'on peut le lire dans le présent recueil.

Situles : seaux de cuir pour transporter l'eau lors d'incendie

Le grand danger dans les villes et villages d'autrefois, c'était l'incendie en raison de l'usage du bois comme unique combustible. Les maisons en maçonnerie étaient, certes, moins exposées mais c'étaient néanmoins des constructions à pans de bois entourées de dépendances, greniers, granges etc. dont la plupart étaient pour la plupart en bois. De plus, l'urbanisation très dense à l'intérieur des remparts favorisait la propagation du feu d'un bâtiment à l'autre. La prévention* et la lutte contre le feu étaient donc un souci majeur des autorités. Les moyens d'amener de l'eau pour éteindre l'incendie étaient rudimentaires, au XVIe siècle : il fallait des seaux, en grand nombre. Des récipients en bois ou en métal auraient été plus lourds et surtout beaucoup plus volumineux à stocker; aussi on a pensé au cuir. Mieux encore, pour assurer une bonne réserve de ces outres, on demandait aux nouveaux bourgeois d'en fournir, ou plus simplement d'en verser le prix au titre de leur agrégation.

1476 - Le médecin Hilaire Swesterman est privé par l'assemblée des bourgeois des droits et privilèges de la Ville parce qu'il a fracturé certains coffres à Valère

Curieuse affaire que celle de ce notable sédunois qui force des coffres à Valère. Ces grands coffres, qui nous sont parvenus, que contenaient-ils donc ? Des choses précieuses, des objets sacrés probablement ; mais en l'occurrence il n'est pas question de vol. Cependant nous savons que le Chapitre conservait ses archives, dans ces coffres, et cela jusqu'au XIXe siècle. Par ailleurs, nous avons plusieurs documents qui mentionnent le dénommé Schwesterman, débouté par le vicaire épiscopal Jean Mantz, titulaire d'un doctorat en droit, de ses prétentions de créancier d'un prêtre décédé. Le médecin aurait-il voulu chercher dans les archives capitulaires des pièces en faveur de sa cause, ou en détruire d'autres qui lui étaient défavorables ? C'est une hypothèse parmi d'autres...  Une chose est certaine, sa conduite est sévèrement sanctionnée par l'assemblée des bourgeois qui l'excluent de leur communauté.