Vous êtes employeur

Engager une personne relevant de l’asile

Toute personne détentrice d’un permis de séjour délivré par la Confédération peut exercer une activité lucrative en Suisse. Toutefois, l’accès au marché du travail et les démarches à entreprendre par l'employeur varient en fonction du type de permis de séjour. Voir les détails ci-dessous.

Quel que soit son permis, toute personne relevant du domaine de l’asile paie l’impôt à la source. Le pourcentage de l’impôt retenu dépend du salaire brut. L’employeur le prélève sur les salaires et le verse au Service cantonal des contributions.

La section des impôts spéciaux fournit les renseignements utiles et nécessaires à ce sujet: Tél : 027 606 24 50 E-mail : scc@admin.vs.ch
 

Types d’engagement 

Les employeurs intéressés par l'embauche d'une personne relevant de l'asile disposent de plusieurs types d'engagement.

Stages

Stage d’évaluation

Un stage d'une durée maximale de 2 semaines au cours duquel l'employeur peut tester l'employabilité du candidat et le candidat peut voir si le poste l'intéresse. Selon le résultat du bilan d’évaluation, le stage peut être prolongé ou transformé en emploi.

Stage pratique de formation

Un stage de formation jusqu’à 6 mois, organisé au sein de l’entreprise en vue d’un emploi ou d’une formation initiale.

Emplois

Engagement en emploi

Le BIP propose un soutien administratif à l’engagement ainsi qu’un accompagnement de l’employé et l’employeur au cours des premiers mois.

Engagement en formation

  • Préapprentissage 
  • Apprentissage AFP et CFC

Le secteur jeune propose un soutien administratif à l’engagement ainsi qu’un accompagnement de l’apprenti et l’employeur durant toute la formation.
 

Le droit au travail selon le permis de séjour

 

Engagement

L’employeur annonce le début de l’activité lucrative au plus tard le 1er jour de travail par un document officiel et le transmet au bureau d’insertion professionnelle (BIP).

Domaines de travail possibles

Elles peuvent travailler dans tous les domaines, dans toute la Suisse.

A la fin de l’engagement

Toute prise ou cessation d'activité doit être annoncée en ligne à l'aide du lien EasyGov.

Engagement

Avant l’engagement l’employeur demande une autorisation de travail, à transmettre au BIP avec une copie du contrat de travail. Le début d’activité est possible dès réception de l’autorisation.

Domaines de travail possibles

En Valais, les domaines de l’agriculture, boucherie, boulangerie, hôtellerie & restauration, ménages privés et collectifs, professions de la santé et soins à domicile, sont sans restriction. Après vérification auprès de l’Office régional de placement (ORP), tous les domaines sont disponibles.

A la fin de l’engagement

L'employeur doit annoncer sans faute la fin de l'activité lucrative au Service de la population et des migrations à l'adresse : SPM-ASILE@admin.vs.ch

Engagement

Chaque prise d'activité ou changement d’employeur est soumis à autorisation préalable. L’employeur remplit le formulaire « Demande d’autorisation de travail pour les personnes à protéger – Permis S », le signe et le fait signer à l’employé pour ensuite le transmettre au SICT avec le contrat de travail à l’adresse email : sict-permis-s@admin.vs.ch

Domaines de travail possibles

Toutes les personnes détentrices d’un permis S délivré par la Confédération peuvent exercer une activité lucrative salariée ou indépendante en Suisse.

A la fin de l’engagement

L'employeur doit annoncer sans faute la fin de l'activité lucrative au Service de la population et des migrations à l'adresse : SPM-ASILE@admin.vs.ch

Engagement

Les personnes déboutées ou non entrée en matière n’ont pas obtenu un permis de séjour et n’ont par conséquent pas le droit de travailler en Suisse.

Soutien dans le processus d’engagement d’une personne relevant de l’asile

Le Bureau d’Insertion Professionnelle (BIP) tisse des liens entre les entreprises et les personnes relevant de l’asile en recherche d’emploi ou de formation en Valais. Tout employeur peut faire appel à leurs services pour bénéficier des compétences des migrants et ainsi contribuer à leur insertion professionnelle.

Trouver une activité professionnelle est l’une des clés de l’intégration des personnes relevant de l’asile. Elle leur permet de participer à la vie économique, de développer leur potentiel personnel et de les protéger de l'exclusion et de la pauvreté.

Le BIP a pour mission d’accompagner et de soutenir les deux parties concernées afin de faciliter leur collaboration et le succès du projet d’insertion. Les conseillers du BIP sont actifs sur l’intégralité du canton et fournissent des conseils en insertion et un coaching en emploi quand cela est nécessaire.

Avantages pour les entreprises de travailler avec le BIP

  • Opportunité d’apprendre à connaître le candidat et de tester ses compétences avant l’engagement
  • Soutien dans les démarches administratives
  • Accompagnement durant les premiers mois en emploi ou pendant l’apprentissage
  • Accès aux mesures d’insertion professionnelles proposées par l’Etat du Valais selon le catalogue en vigueur
  • Coaching et soutien aux entreprises

Kontakt

Bureau d’insertion professionnelle

sas-bip@admin.vs.ch
027 607 21 00
Responsable : Anne Poffet

Valais romand

Bureau d’insertion professionnelle
Avenue du Midi 10, 5ème étage
1950 Sion

Haut-Valais

Bahnhofstrasse 19
Postfach 46
3942 Raron

Témoignages

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Secteur :  Bâtiment
Entreprise : Bitz & Savoye SA, Constructions métalliques, Sion

M. Josef, érythréen d’origine, maintenant suisse

« Tout d’abord, je tiens à remercier mon patron qui m’a donné la chance d’évoluer dans le domaine de la serrurerie.

Je suis arrivé en Suisse en 2004. Au départ, je ne parlais pas français, mais l'anglais m'a aidé et, au foyer je parlais avec diverses personnes.  J'ai suivi des cours de langue au centre de formation Le Botza pendant 6 mois, où j'ai également pu suivre un cours de serrurerie. Ensuite, j'ai obtenu le statut de réfugié (permis B) et la Croix-Rouge valaisanne m'a aidé à remplir les formalités pour commencer un stage de 6 mois, puis j'ai commencé à travailler et à gagner mon salaire. Mon patron m’a donné toutes les clés pour évoluer au sein de l’entreprise. Le plus difficile pour moi a été le climat car je suis arrivé en septembre et l’hiver 2004 a été très rigoureux et je devais parfois travailler dehors.

Le meilleur souvenir, c’est le fromage. J’étais ébahi de voir ce fromage qui « coule », servi dans les fondues et raclettes !

C'est ici que j'ai rencontré ma femme, qui travaille à la crèche du Château. Elle a fait son apprentissage en travaillant tous les samedis pendant trois ans.

Le conseil que je pourrais donner aux nouveaux arrivants après 15 ans en Suisse : ce n'est pas toujours facile, il faut attendre que les choses arrivent. Si vous vous levez le matin, les choses arrivent. Il faut lire le journal, parler aux gens, savoir ce qui se passe autour de soi et ce qu'il y a à faire ».

M. Domenico Savoye, Directeur de Bitz & Savoye SA

Nous avons toujours accueilli des personnes par l'intermédiaire de la Croix-Rouge. Je suis italien, quand mes parents sont venus ici, la règle était pour nous de nous adapter aux règles du pays.

Josef est d'abord venu pour un stage de 2 semaines, puis de 6 mois, au terme duquel nous avons dit oui pour l’engager.

Il a fait preuve d'une grande volonté d'assimilation et d'intégration. Au départ, il était aide-poseur et petit à petit il a pris des responsabilités dans le montage en étant autonome et il dirige maintenant son équipe.

Ce qui est intéressant, c'est son intégration dans l'entreprise et dans l'équipe, puisqu'il participe aux fêtes de l'entreprise. De plus, il a poursuivi cette intégration sur le plan personnel, puisqu'il est désormais suisse. C'est en Suisse qu'il a rencontré sa femme, qui est également de la même origine et qui est arrivée ici un an plus tôt. Ses 2 enfants sont nés ici en Suisse. »

Secteur :  Viticulture
Entreprise : Jean Louis Mathieu SA, Chalais

M. Haile Mariam Mesgen, érythréen, vigneron

Militaire dans son pays, Haile a travaillé les vignes 3-4 mois avant de s’inscrire pour la formation en aide viticole organisée par l’Office de l’asile. A la fin de la formation, le formateur M. Pascal Roduit, lui a présenté M. Jean-Louis Mathieu. Il a d’abord effectué un stage de 2 mois avant d’être engagé. Il se plait bien dans l’équipe de travail de 4-5 personnes en hiver et jusqu’à 15 personnes en été. La variation du métier ne lui pose pas de problème. Pour lui, c'est la conduite de véhicules de tailles différentes, souvent sur des routes de montagne étroites, qui a posé problème, mais il s'y est habitué.

M. Jean-Louis Mathieu, encaveur et propriétaire de la cave Jean Louis Mathieu

« Ma démarche était d’essayer plusieurs candidats pour la place libre et le premier a été le meilleur. J’ai fait appel à Pascal Roduit aux Centre de formation Les Barges où Haile a fait sa formation en viticulture et il a aussi appris la technique des murs en pierres sèches. 

Il a été un exemple pour l’équipe, c’était le premier à prendre un balai si par moment il n’y avait rien à faire. Il a essayé de s'adapter et de s'intégrer, et pour moi c'est un signe d'intelligence. On a une perle, il a une forme de respect que j’apprécie, il est toujours à l’heure ou s’excuse à l’avance s’il ne peut pas être présent. Le plus dur a été la compréhension liée à la langue mais il a toujours travaillé dans le calme, il accepte les ordres. Certains candidats ont quitté la vigne sur le champ suite à des remarques:  il est difficile de rester calme quand il fait parfois jusqu’à 39 degrés dans les vignes, sans air. Dans ce secteur il faut de l’endurance, accepter la météo, la chaleur ou le froid et la pluie lors de la taille. »

Secteur : Restauration, apprentissage
Entreprise : Le Coq en pâte, Passage Supersaxo, Sion

M. Kiros Esaw, érythréen, apprenti, formation en restauration

« Je suis arrivé en Suisse en octobre 2014. Je ne parlais pas le français. Je ne connaissais que « bonjour » et « merci ». En Erythrée j’étais en 4ème année du collège dans le marketing management. J’ai commencé les cours de français au Centre de formation « Le Botza » puis j’ai passé 2 ans à l’École d’agriculture Caspo à Châteauneuf. J’ai fait ma formation de restauration sur 7 mois, au restaurant Le Temps de Vivre aux Mayens-de-Chamoson, puis j’ai commencé un stage de 3 mois ici au Coq en pâte à Sion qui a débouché sur un apprentissage de 2 ans. Mes appréhensions au départ étaient liées au vocabulaire, il est vaste dans le monde culinaire, j’ai parfois dû parler en anglais, mais avec la passion et la motivation tout s’est bien passé avec la clientèle. J’ai été un peu impressionné par le stress lié aux côtés multitâches de ce travail entre l’accueil des clients et le service, il faut rester très concentré. »

M. Benjamin Vuignier (gérant du restaurant « Le Coq en Pâte » depuis 2014)

« Un serveur est très important dans le secteur de la restauration, car même si la nourriture est bonne, un mauvais service signifie que le client ne reviendra pas. Nous recevons d'excellents commentaires de nos clients sur le travail de Kiros, même par courrier électronique !

Je travaillais au Coq en Pâte en tant que Second de cuisine lorsque Kiros est arrivé. J'ai repris le restaurant en 2014 en tant que gérant à la place de Monsieur Jean Marie Theler, qui m'a consulté et nous avons vu lors du stage de Kiros son engagement et sa motivation à bien faire les choses. Nous avons su assez rapidement que Kiros resterait dans l'équipe.

Nous avons vu le succès de ses notes pratiques, qui sont très bonnes, et il a reçu le prix d'application, qui est décerné à la personne qui s'est le plus investie dans sa classe.

Kiros possède les qualités requises pour ce métier : amabilité et empathie. Il sait à quel client il a affaire : qu'il s'agisse d'établir une relation avec le client ou de rester discret, il laisse aux gens le temps de s'installer. »

Secteur : Soins
Entreprise : Home St-Joseph, Sierre

Mme Merriesa Ghebremichael, érythréenne, assistante en soins

« Je viens d’Erythrée, je n’avais jamais parlé le français. J’étais graphiste, je faisais des flyers, des affiches, je travaillais dans une entreprise privée dans le domaine de la photographie. Je suis arrivée en février 2012, seule, à l’âge de 24 ans, et j’en ai aujourd’hui 31. Ma connaissance de l’anglais m’a permis d’apprendre plus facilement l’alphabet et la langue. Un jour, au début je voulais parler à la dame d’un kiosque qui ne parlait pas d’autres langues. Je me suis sentie comme un caillou, perdue.

La première chose que j’ai faite en Suisse a été d’aller m’acheter un ordinateur, je traduisais les mots d’anglais à français. Pendant 2 ans, je n’avais pas de permis de séjour, je n’étais pas tranquille car je ne savais pas si j’allais être acceptée ou pas. Une fois par semaine, une dame venait au foyer des Mayens-de-Sion pour nous aider à apprendre le français.

A l’EMS St-Joseph, j’ai fait 6 mois de stage, après deux mois à l’EMS Le Glarier à Sion ; après cette période de stage je connaissais le métier et j’ai suivi une formation d’auxiliaire de santé de la Croix-Rouge sur 4 mois. J’ai ensuite trouvé un remplacement de deux mois dans un EMS à Gravelone puis 2 mois à l’EMS les Fleurs du Temps à Saillon. Après trois mois à la maison, j’ai fait une semaine de stage à St-Joseph et l’endroit m’a énormément plu.

Ce que j’ai trouvé difficile, c’est la relation avec une collègue dans le cadre d’un travail à Sion qui m’a ignorée. 

Les qualités à avoir dans ce travail sont : la patience, la compréhension des sentiments des résidents: les angoisses, les douleurs physiques et respecter leur rythme de vie ».

M. Joël  Nendaz (infirmier chef, EMS Saint-Joseph)

« Après le stage de Merriesa Ghebremichael nous avons conclu qu’elle possédait déjà la bonne attitude envers les résidents, une bonne vision d’ensemble et l’esprit d’initiative. Nous voyons assez rapidement lors du stage si la fonction correspond à la personne.

L’attitude pour un soignant c’est l’empathie, la capacité relationnelle car la population est en majorité atteinte de démence avancée, les résidents sont souvent perdus, ne savent plus s’orienter et ont des angoisses. Il faut avoir la capacité de rejoindre l’autre dans son monde. Il faut avoir de l’intérêt pour la personne âgée.

Concernant les attitudes personnelles, il faut la capacité de comprendre le travail, être proactif dans l’activité, prendre des initiatives, il faut savoir communiquer au sein du team au sujet des tâches effectuées pour chaque résident, cette tâche pourrait être difficile pour les personnes ne parlant pas la langue, le vocabulaire est même très spécifique car il est lié aux différentes pathologies et tout au long d’une journée, on doit remplir des observations écrites dans un dossier patient sur son état du jour et son évolution en fonction des objectifs de soins. Il faut les comprendre et faire les observations en conséquence. Il faut savoir le français oral et écrit. Les patients ont plusieurs pathologies, le vocabulaire est assez pointu et elle a dû l’apprendre. »

Secteur : Restauration
Entreprise : Café des Vergers, Saxon

Mme Somayeh Yonesi, iranienne, formation en restauration

« J’ai travaillé en Iran dans une boutique de pâtisseries, je confectionnais et vendais les produits. Quand je suis arrivée en Suisse je ne parlais pas le français. J’ai suivi la formation en restauration pendant 6 mois au Centre de formation Le Botza à Vétroz, puis un an à la Médiathèque de Martigny, deux mois à La Régence Balavaud et au restaurant le Temps de Vivre aux Mayens-des-Chamoson.  J’ai fait un stage de deux mois au Café des Vergers à Saxon début février et j’ai été engagée pour un poste à 30%. »

M. Hiro Llop (gérant du Café des Vergers)

 « Le restaurant de formation pratique de l’Office de l’asile, le Temps de Vivre m’a présenté un bon profil et je les en remercie. En tant que patron je considère que les deux ans de stage qu’a effectué Somayeh sont l’équivalent à un diplôme.

Lorsqu'elle a effectué son stage de deux mois, j'ai tout de suite remarqué qu'elle avait de bonnes bases du métier et qu'au niveau de langue nous nous comprenions bien. Elle avait envie de travailler et savait écouter.  Nous fonctionnons comme un café et un bar, et en tant que serveuse dans un village, ce rôle a une dimension sociale. Somayeh est toujours à l'écoute avec le sourire et sait travailler en équipe.