Eau potable

L'eau potable est une eau, à l'état naturel ou après traitement, destinée à être utilisée pour la boisson, la cuisson, la préparation de denrées alimentaires ou le nettoyage d'objets de consommation. L'eau potable doit être discrète en termes d'odeur, de goût et d'aspect, et elle ne doit pas présenter de risque pour la santé en ce qui concerne la nature et la concentration des micro-organismes, des parasites et des contaminants qu'elle contient.

Il existe des exigences minimales pour l'eau potable et celles-ci sont régies par l'Ordonnance sur l'eau potable et l'eau des installations de baignades et de douche accessibles au public (OPBD).

Quiconque distribue de l'eau potable par le biais d'une installation de distribution d'eau doit informer, au moins une fois par an, les consommateurs intermédiaires ou finaux de la qualité de l'eau potable.

Les fournisseurs d'eau potable sont tenus d'effectuer un autocontrôle - il s'agit entre autres des communes, des entreprises industrielles et des fournisseurs d'eau potable privés.

Le Valais possède plus de 1000 réseaux d'eau différents pour approvisionner la population en eau potable. Le rôle du canton est de surveiller les réseaux d'eau potable. Pour ce faire, des inspections basées sur les risques et des prélèvements d'échantillons sont effectués par notre inspectorat. Dans le cadre de ces inspections, l'autocontrôle des distributeurs d'eau potable, la qualité de l'eau potable ainsi que l'entretien et l'état des installations sont contrôlés.

Le laboratoire cantonal procède à l'analyse des échantillons d'eau prélevés soit par les différents distributeurs d'eau potable (principalement les communes), soit par l'inspectorat.

Chers consommateurs et consommatrices : pour toute question concernant la qualité de l'eau potable, il convient de vous adresser à votre commune ou au fournisseur d'eau potable compétent.

1,2,4-triazole dans l’eau potable provenant du Léman

Etat au 17.10.2025
 

Le Léman, source d’eau potable dans les cantons de Genève et Vaud et en France

L’eau du Léman alimente plusieurs réseaux de distribution d'eau potable. Une fois pompée dans le lac, l’eau est traitée pour pouvoir être consommée. Elle approvisionne aujourd’hui 100 % du canton de Genève et 60 % du canton de Vaud. La France compte également deux stations de pompage et de traitement dédiées à l’eau potable, qui sont reliées au Léman.

Concentrations de 1,2,4-triazole dans l’eau potable provenant du Léman

Lors de contrôles effectués en juin 2025 dans les réseaux de distribution d’eau potable vaudois et genevois, une teneur de 0.7 microgramme par litre de 1,2,4-triazole a été détectée. La limite fixée dans la loi (selon l’OPBD) est de 0.1 microgramme par litre d’eau potable. Cette limite repose sur un principe de précaution appliqué par la Confédération.

Le 1,2,4-triazole

Le 1,2,4-triazole est un composé chimique et une matière première qui entre dans la fabrication de produits utilisés dans les domaines pharmaceutiques et agrochimiques. Certains de ces pesticides, biocides et médicaments peuvent également se dégrader au fil du temps et se disperser dans l’environnement sous forme de 1,2,4-triazole. Ce composé est persistant et s’avère difficile à éliminer dans l’eau par les systèmes de filtration actuels.

Evaluation du risque pour la santé selon les concentrations mesurées dans l'eau potable 

Mandaté par le Service genevois de la consommation et affaires vétérinaires, le Swiss Centre for Applied Human Toxicology (Centre Suisse de Toxicologie Humaine Appliquée - SCAHT) a évalué les risques sanitaires potentiels des teneurs de 1,2,4-triazole détectées dans les réseaux d’eau vaudois et genevois alimentés par le Léman. Le SCAHT a procédé en comparant les teneurs de 1,2,4-triazole mesurées, comprises entre 0,5 et 0,8 microgramme par litre (µg/L), avec les seuils toxicologiques de référence établis au niveau international.

Selon ce rapport, même en prenant en compte un scénario d’exposition très défavorable avec une concentration de 1,5 µg/L, l’exposition serait environ 460 fois inférieure à la valeur limite de sécurité pour l’être humain. Autrement dit, un adulte devrait consommer quotidiennement l’équivalent de plus 900 litres d’eau par jour pour atteindre le seuil théorique à partir duquel un effet néfaste ne pourrait plus être exclu.

Le SCAHT conclut, qu’en l’état actuel des connaissances scientifiques, l’exposition par l’eau potable au 1,2,4-triazole, à une concentration maximale de 1,5 µg/L, est négligeable et n’entraîne pas de risque pour la santé.

Des valeurs valables pour l’ensemble de la population

Le rapport précise que les valeurs limites sont établies pour toute la population, en incluant les enfants, les femmes enceintes et les personnes vulnérables, sur la base d’une consommation de 2 litres d’eau potable par jour durant l’entièreté de sa vie.

Ces marges de sécurité tiennent compte des différences de sensibilité biologique entre individus et garantissent que les populations sensibles ne subissent aucun effet néfaste.

Évaluation spécifique pour les enfants

Le SCAHT a néanmoins analysé séparément le cas des enfants, en raison de leur consommation d’eau plus élevée rapportée à leur poids corporel (un jeune enfant d’environ 10 kg consomme près d’un litre par jour).

Sur cette base, le rapport estime que l’exposition des enfants au 1,2,4-triazole dans une eau contenant jusqu’à 1,5 µg/L est environ 153 fois inférieure au seuil théorique à partir duquel un effet néfaste ne pourrait plus être exclu. Autrement dit, même chez les plus jeunes, la marge de sécurité reste considérable, et l’exposition au 1,2,4-triazole à ces concentrations est négligeable et ne représente aucun risque pour la santé. L’eau du robinet peut être utilisée pour la préparation des boissons (lait en poudre, etc.) des enfants en bas âge.

Investigations dans le Rhône

Le service valaisan de l’environnement (SEN) a entrepris des démarches afin de déterminer de manière plus détaillée les sources d’émission de cette substance. Les analyses hebdomadaires effectuées dans le Rhône, à la station de mesure de la « Porte du Scex », ont détecté du 1,2,4-triazole sur tous les échantillons du mois d’août 2025, à des valeurs proches ou supérieures à 0.1 microgramme par litre. Les analyses effectuées le long du Rhône, ont indiqué que les apports en 1,2,4-triazole se produisent principalement en aval du site chimique de Monthey.

Le service valaisan de la consommation et affaires vétérinaires (SCAV) a effectué des prélèvements sur différents réseaux d’eau potable en plaine du Rhône de Viège à Collombey-Muraz. Leurs résultats montrent que les réseaux de distribution ne sont pas touchés par cette substance. La concentration en 1,2,4-triazole dans le Rhône à l’aval de Monthey n’a pas d’impact sur les communes du Bas-Valais et du Chablais vaudois, toutes alimentées par des sources de montagne.

Les investigations vont se poursuivre pour examiner les rejets de 1,2,4-triazole sur plusieurs années dans les cours d’eau, compte tenu de sa persistance.

Contrôle des autorités

L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et le canton du Valais contrôlent la qualité de l’eau du Rhône au moyen d’une station de mesure à la « Porte du Scex ». Plusieurs centaines de substances sont ainsi suivies de manière régulière, pour assurer une bonne qualité de l’eau du fleuve. Si une norme est dépassée, des investigations sont réalisées pour trouver la source et prendre les mesures nécessaires. Le 1,2,4-triazole figure désormais dans la liste des substances contrôlées à cet endroit.

Origine possible des concentrations retrouvées dans l’eau potable issue du Léman

Une accumulation sur plusieurs années résultant soit de rejets de 1,2,4-triazole, soit de la dégradation de certains produits en 1,2,4-triazole, pourraient en grande partie expliquer les concentrations détectées dans l’eau potable dans les cantons de Vaud et Genève. C’est ce qu’un important travail de recherche et de compilations de données devra encore clarifier. Il n’est pas exclu que des apports aient pu survenir par le passé, notamment lorsque les connaissances et les normes légales et techniques pour les mesurer n’étaient pas encore aussi évoluées qu’aujourd’hui.

Prochaines étapes

Les services cantonaux concernés suivent la situation de façon continue et œuvrent de manière concertée. Les Cantons de Genève, du Valais et de Vaud poursuivront leur collaboration aussi bien dans les investigations que pour rechercher des solutions permettant d’aligner les valeurs mesurées dans l’eau prélevée dans le Léman pour la production d’eau potable, à la norme prescrite par la Confédération.

La volonté est de mettre en œuvre, à l’échelle de toute la région, une coordination et une collaboration resserrée entre tous les acteurs, y c. l’industrie, pour continuer à assurer une eau d’excellente qualité aussi bien à la population qu’aux cours d’eau. De nouvelles substances et de nouveaux impacts émergent régulièrement. Un pilotage toujours plus précis et l’utilisation de moyens innovants et dynamiques doivent répondre à ce défi.

Synthèse du rapport du SCAHT

Lien vers le communiqué de presse conjoint des Cantons de Genève, Valais et Vaud du 17 octobre 2025

Lien vers le communiqué de presse conjoint des Cantons de Genève, Valais et Vaud du 26 septembre 2025

Lien vers la page d'information et FAQ du canton de Genève

Lien vers la page d'information du canton de Vaud

Pesticides

L’analyse des micropolluants est un indicateur important pour évaluer la qualité de l’eau potable. Les micropolluants regroupent notamment la famille des pesticides ou produits phytosanitaires utilisés pour le traitement des cultures, les traces de médicaments ou d’autre produits chimiques utilisés par l’homme.

Le Service de la consommation et affaires vétérinaires en collaboration avec le Service de l’environnement et le Service de l’agriculture a récolté des informations sur les pesticides utilisés en Valais pour différents types de cultures. Suite à ces investigations, une liste a été établie afin d’aiguiller les distributeurs dans le choix des paramètres à analyser. Cette liste n’est pas exhaustive et constitue une recommandation pour l’analyse. Elle ne dispense en aucun cas le distributeur de la compléter avec d’autres pesticides spécifiquement utilisés dans l’aire d’alimentation des captages/puits ou d’effectuer un screening de base élargi. Cette liste se veut dynamique et sera adaptée selon les connaissances acquises et en fonction de l’évolution du marché et de l’utilisation de pesticides en Valais. Il est également à noter que, dans la majorité des cas, aucun pesticide ou des traces de ceux-ci ont été décelés dans l’eau potable de notre canton. La qualité de l’eau en ce qui concerne les résidus de produits phytosanitaires peut ainsi être considérée jusqu’à présent comme très bonne en Valais.

Afin d’aider le distributeur dans la sélection des substances, le Service a récolté des données concernant l’utilisation de pesticides pour des cultures spécifiques au canton telles la viticulture, l’arboriculture, les cultures maraîchères, les grandes cultures (p.ex. céréales, maïs) et lors d’utilisation privée. Nous proposons ainsi de sélectionner les types de cultures pouvant influencer la qualité de l’eau potable pour un réseau donné. La liste obtenue sera ensuite complétée par d’éventuels autres pesticides, dont l’analyse est recommandée, en fonction de l’analyse de risque du service des eaux concerné.

Recommandations pour l'analyse de pesticides dans l'eau potable en Valais







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