Isoler mes façades

Vous voulez isoler vos façades et vous vous posez plein de questions ? Faut-il isoler à l'intérieur ou à l'extérieur ? Quelle épaisseur d'isolation et quel isolant faut-il mettre en place ? Un permis de construire est-il nécessaire ? A quoi faut-il faire attention ? Suivez le guide !

CONTENU

Si vous n’avez pas fait établir un audit énergétique, commencez par lire cet article : « Réaliser ou pas un audit énergétique ? ».
Vous bénéficiez déjà d’un audit et l’expert vous recommande d’isoler les façades ? Lisez la suite...

Voir l'article  « Comprendre les bases de l'isolation thermique » .

L’approche « Do-it-yourself »

Cette première approche peut être assimilée à une démarche de bricolage : vous achetez des panneaux isolants de 4 à 8 cm dans un magasin et vous comptez les installer vous-même. Cette approche est vivement déconseillée parce qu’elle ne permet pas de respecter les valeurs U minimums prescrites par la loi, (cf. ci-dessous). Les pertes de chaleur diminuent peu, des ponts thermiques pourraient subsister et les risques de dégâts importants dus à de la condensation augmentent. Une rénovation ultérieure pourrait devenir plus complexe. Il est important de noter qu’aucune subvention n’est versée pour ce type de travaux.

L’approche « Minimum légal »

Lorsqu’un élément d’enveloppe (toit, façades, sol, plafond, fenêtres, porte extérieure, etc.) est rénové, il doit respecter des exigences minimales d’isolation fixées par la loi cantonale sur l’énergie (exigences énergétiques pour les bâtiments, voir justificatifs énergétiques). 

Lors de la rénovation d’une façade, le niveau d’isolation requis doit permettre d’atteindre une valeur U d’au maximum 0.25 W/m2K. Ainsi, par exemple, rénover une façade en briques construite au début des années 80 et comprenant 4 cm d’isolation (valeur U admise à 0.68 W/m2K), en rajoutant 10 cm d’isolation extérieure crépie (lambda 0.035 W/m·K), permet de respecter le minimum légal requis avec une valeur U calculée à 0.23 W/m2K.

Cette approche permet de respecter le cadre légal, mais elle n’est pas optimale du tout : le potentiel de réduction des pertes thermiques n’est pas bien exploité, sans compter qu’on n’atteint pas les valeurs d’isolation requises pour bénéficier des subventions du Programme Bâtiments. Au final, cette approche coûte bien plus cher que l’approche « Standard ».

L’approche « Standard »

Cette approche consiste à prévoir ce qui est nécessaire pour atteindre au moins une valeur U d’isolation de 0.2 W/m2K de manière à bénéficier d’une subvention cantonale du Programme Bâtiments.  

Une façade datant du début des années 80, avec 4 cm d’isolation existante (valeur U admis à 0.68 W/m2K), doit par exemple être rénovée avec un complément d’isolation extérieure crépie de 12 cm (lambda 0.030 W/mK - valeur U= 0.18 W/m2K) pour atteindre au moins la valeur U donnant droit à des subventions du Programme Bâtiments. 

Cette approche « Standard » bénéficie de plusieurs avantages : elle permet de respecter les exigences légales, le potentiel de gain thermique est bien exploité, l’isolation reste en principe dans une bonne plage de rentabilité et surtout les travaux sont éligibles à de généreuses subventions qui peuvent couvrir jusqu’à 30% des coûts d’investissements (cf. ci-dessous).

L’approche « Exemplaire »

Dans tous les cas, il vaut la peine de réfléchir à l’opportunité de prévoir davantage d’isolation.

Lorsque les façades d’un bâtiment sont entièrement rénovées, 4 centimètres supplémentaires d’isolation par rapport à la variante décrite dans l’approche « Standard », ne coûtent pas beaucoup plus cher sur l’ensemble des travaux et permettent de réaliser de substantielles économies d’énergie. Remplacer les 12 cm d’isolation de l’exemple précédent par 16 cm d’un isolant plus performant permettrait d’atteindre une valeur U de 0.14 W/m2K. Le choix d’un isolant plus performant, peut permettre de respecter les exigences de labels comme Minergie-P ou CECB A/A, donnant droit à des aides financières supplémentaires et augmentant la valeur du bien.

Pour chaque type de façade il existe une solution adaptée. Dans tous les cas, il est très important de demander conseil à un professionnel avant de réaliser des travaux d’isolation (détails constructifs, étanchéité, risques de condensation, etc.).

Beaucoup de rénovations de façades prévoient une isolation extérieure crépie. Cette solution, qui n’est pas adaptée à tous les types de façades, a plusieurs avantages : elle confère à la construction une très bonne efficacité en réduisant fortement les ponts thermiques, une épaisseur d'isolation optimale peut aisément être prévue, et elle n’induit pas de perte d'espace intérieur habitable tout en réduisant les problèmes de diffusion de vapeur et les risques de condensation.

La rénovation des façades offre plusieurs avantages :

  • elle génère d’importantes économies d’énergie (autonomie) ;
  • elle garantit un bien meilleur confort thermique (en hiver, mais aussi en été contre les surchauffes) ;
  • elle permet de réduire les investissements lors du remplacement du chauffage (plus petite puissance requise) ;
  • elle induit des possibilités de déductions fiscales (cf. article dédié à cette question) ;
  • elle permet d’augmenter de la valeur immobilière du bien ;
  • elle donne droit à de substantielles subventions (du canton et éventuellement de la commune) ;

Les coûts varient évidemment en fonction de la complexité des façades et de l'épaisseur d'isolation à rajouter. En première approximation on peut compter environ CHF 280.-/m2 pour une isolation extérieure crépie. Pour une isolation extérieure avec bardage ventilé il faut plutôt compter investir plus de CHF 380.-/m2. Une demande d’offres effectuée auprès d’un professionnel, intégrant une visite sur place, est vivement recommandée parce qu’elle permettra de cibler précisément l’ampleur financière des travaux.

Des subventions cantonales du Programme Bâtiments sont disponibles au travers des programmes suivants :

  • l’isolation thermique des éléments de construction (M-01) ;
  • l’amélioration de la classe CECB (M-10).

Voir aussi l’article « Bénéficier de subventions».
 

Il est nécessaire en premier lieu de faire établir un audit énergétique par un spécialiste, intégrant un état détaillé des lieux : types, qualités, épaisseurs et états des matériaux, qualité des supports, calculs des valeurs U existantes, aspects liés à la physique du bâtiment et analyse des risques éventuels de condensation, analyse de faisabilité de variantes de rénovations, proposition de variantes, incidences financières, etc. 

Selon les variantes proposées dans l’audit, il s’agira ensuite d’effectuer des demandes d’offres et de subventions ciblées. Il peut s’avérer nécessaire selon les cas, d’effectuer une demande d’autorisation de construire auprès de la commune. 

Les travaux ne peuvent pas démarrer avant d'avoir reçu la décision officielle de subventionnement. A la fin des travaux il ne faut pas oublier d’effectuer la demande de versement de la subvention.

Voir l'article «optimiser mes impôts».

Voir l’article «Qui peut m’aider ?».