1,2,4-triazole dans l’eau potable provenant du Léman

Etat au 26.09.2025
 

Le Léman, source d’eau potable dans les cantons de Genève et Vaud et en France

L’eau du Léman alimente plusieurs réseaux de distribution d'eau potable. Une fois pompée dans le lac, l’eau est traitée pour pouvoir être consommée. Elle approvisionne aujourd’hui 100 % du canton de Genève et 60 % du canton de Vaud. La France compte également deux stations de pompage et de traitement dédiées à l’eau potable, qui sont reliées au Léman.

Concentrations de 1,2,4-triazole dans l’eau potable provenant du Léman

Lors de contrôles effectués en juin 2025 dans les réseaux de distribution d’eau potable vaudois et genevois, une teneur de 0.7 microgramme par litre de 1,2,4-triazole a été détectée. La limite fixée dans la loi (selon l’OPBD) est de 0.1 microgramme par litre d’eau potable. Cette limite repose sur un principe de précaution appliqué par la Confédération.

Le 1,2,4-triazole

Le 1,2,4-triazole est un composé chimique et une matière première qui entre dans la fabrication de produits utilisés dans les domaines pharmaceutiques et agrochimiques. Certains de ces pesticides, biocides et médicaments peuvent également se dégrader au fil du temps et se disperser dans l’environnement sous forme de 1,2,4-triazole. Ce composé est persistant et s’avère difficile à éliminer dans l’eau par les systèmes de filtration actuels.

Evaluation du risque pour la santé selon les concentrations mesurées dans l'eau potable 

Aux concentrations mesurées dans l'eau potable, selon les preuves scientifiques à disposition des services cantonaux concernés (notamment cf. avis de l'ANSES), cette substance ne représente pas de risque avéré pour la santé. Une analyse plus documentée et précise est cependant souhaitée par les cantons pour en savoir davantage sur les risques pour la santé sur le long terme. Celle-ci est actuellement menée par le « Swiss Centre for Applied Human Toxicology » (SCAHT) et les résultats seront disponibles dans les prochaines semaines.

Investigations dans le Rhône

Le service valaisan de l’environnement (SEN) a entrepris des démarches afin de déterminer de manière plus détaillée les sources d’émission de cette substance. Les analyses hebdomadaires effectuées dans le Rhône, à la station de mesure de la « Porte du Scex », ont détecté du 1,2,4-triazole sur tous les échantillons du mois d’août 2025, à des valeurs proches ou supérieures à 0.1 microgramme par litre. Les analyses effectuées le long du Rhône, ont indiqué que les apports en 1,2,4-triazole se produisent principalement en aval du site chimique de Monthey.

Le service valaisan de la consommation et affaires vétérinaires (SCAV) a effectué des prélèvements sur différents réseaux d’eau potable en plaine du Rhône de Viège à Collombey-Muraz. Leurs résultats montrent que les réseaux de distribution ne sont pas touchés par cette substance. La concentration en 1,2,4-triazole dans le Rhône à l’aval de Monthey n’a pas d’impact sur les communes du Bas-Valais et du Chablais vaudois, toutes alimentées par des sources de montagne.

Les investigations vont se poursuivre pour examiner les rejets de 1,2,4-triazole sur plusieurs années dans les cours d’eau, compte tenu de sa persistance.

Contrôle des autorités

L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et le canton du Valais contrôlent la qualité de l’eau du Rhône au moyen d’une station de mesure à la « Porte du Scex ». Plusieurs centaines de substances sont ainsi suivies de manière régulière, pour assurer une bonne qualité de l’eau du fleuve. Si une norme est dépassée, des investigations sont réalisées pour trouver la source et prendre les mesures nécessaires. Le 1,2,4-triazole figure désormais dans la liste des substances contrôlées à cet endroit.

Origine possible des concentrations retrouvées dans l’eau potable issue du Léman

Une accumulation sur plusieurs années résultant soit de rejets de 1,2,4-triazole, soit de la dégradation de certains produits en 1,2,4-triazole, pourraient en grande partie expliquer les concentrations détectées dans l’eau potable dans les cantons de Vaud et Genève. C’est ce qu’un important travail de recherche et de compilations de données devra encore clarifier. Il n’est pas exclu que des apports aient pu survenir par le passé, notamment lorsque les connaissances et les normes légales et techniques pour les mesurer n’étaient pas encore aussi évoluées qu’aujourd’hui.

Prochaines étapes

Les services cantonaux concernés suivent la situation de façon continue et œuvrent de manière concertée. Les Cantons de Genève, du Valais et de Vaud poursuivront leur collaboration aussi bien dans les investigations que pour rechercher des solutions permettant d’aligner les valeurs mesurées dans l’eau prélevée dans le Léman pour la production d’eau potable, à la norme prescrite par la Confédération.

La volonté est de mettre en œuvre, à l’échelle de toute la région, une coordination et une collaboration resserrée entre tous les acteurs, y c. l’industrie, pour continuer à assurer une eau d’excellente qualité aussi bien à la population qu’aux cours d’eau. De nouvelles substances et de nouveaux impacts émergent régulièrement. Un pilotage toujours plus précis et l’utilisation de moyens innovants et dynamiques doivent répondre à ce défi.

Lien vers le communiqué de presse conjoint des Cantons de Genève, Valais et Vaud du 26 septembre 2025

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