Les Épines

Conthey

Bienvenue dans une oasis naturelle

Vous êtes sur le point d'entrer dans la réserve naturelle des Epines, site protégé au niveau cantonal. Rendue à l'état sauvage suite à plusieurs renaturations, cette ancienne gravière offre un refuge idéal pour de nombreuses espèces, devenues rares dans la plaine valaisanne en raison de la disparition de leurs habitats. Composé d'une mosaïque de milieux (étendues d'eau profonde, mares permanentes ou temporaires, rives graveleuses, roselières, lambeaux de forêts riveraines, buissons, etc.), le site attire une faune et une flore particulières et variées. 

Plan des Épines

Zones pionnières

Les milieux pionniers apparaissent après des perturbations d'origine naturelle ou des interventions humaines (crue, érosion, éboulis, glissement de terrain, exploitation d'une carrière, friche industrielle, etc.). Dynamiques et soumis à des changements permanents, ils sont rapidement colonisés par une faune et une flore adaptées à ce type d'environnement. Lorsqu'ils évoluent, les espèces fraîchement installées, dites pionnières elles aussi, disparaissent et cèdent la place à d'autres, plus communes.

Zones alluviales

Les zones alluviales bordant les cours d'eau à l'état naturel sont régulièrement soumises aux crues et présentent ainsi des surfaces pionnières à différents stades d'évolution. Comme la plupart des cours d'eau en Suisse ont été sévèrement corrigés, les zones alluviales ont fortement régressé.

Interventions régulières

En l'absence de dynamique naturelle, il est nécessaire d'intervenir périodiquement avec des machines en remettant le sol à nu. Le rythme des interventions dépendra de la rapidité de la colonisation par la végétation et se fera hors période de nidification des oiseaux.

Aménagements nécessaires

Les aménagements réalisés sur le site des Epines tentent de reconstituer les milieux caractéristiques des zones alluviales. Leur but : permettre l'installation ou la réinstallation d'espèces pionnières.

Espèces pionnières

Première forme de vie à réapparaître sur un milieu nu (nouveau ou récemment perturbé), ces espèces sont capables de le coloniser rapidement. Ainsi, les insectes pionniers sont très mobiles, se reproduisent à grande vitesse, abondamment et supportent une température très élevée au sol. Lorsque de nouvelles espèces s'installent, les pionnières se raréfient et finissent par disparaître, car elles sont peu concurrentielles.

Flore

Outre des plantes aquatiques peu communes comme la myriophylle en épi1, des plantes terrestres pionnières comme le tamarin des Alpes2 , la petite centaurée3 et ou encore l'épilobe romarin4 ont fait leur apparition sur le site, alors qu'elles figurent sur la liste rouge des espèces de Suisse.

Myriophylle en épi

1 Myriophylle en épi
Myriophyllum spicatum

Tamarin des Alpes

2 Tamarin des Alpes
Myricaria germanica

Petite centaurée

3 Petite centaurée
Centaurium pulchellum

Épilobe romarin

4 Épilobe romarin
Epilobium dodonaei

Haies champêtres

Autrefois, les haies délimitaient fréquemment les parcelles agricoles et bordaient les chemins de campagne. Elles ont malheureusement trop souvent été détruites pour gagner de l'espace cultivable et pour facilité la mécanisation du travail agricole. Les haies naturelles sont non seulement des éléments structurant le paysage, mais revêtent également une grande importance pour la conservation de la biodiversité.

Quelques exemples de fleurs et fruits d'arbustes typiques:

Viorne Lantane
Viburnum lantanae

Troène
Ligustrum vulgare

Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea

Sureau noir
Sambuccus nigra

Habitat

Les haies constituent un habitat ou un refuge pour de nombreuses espèces de petits animaux : oiseaux, hérissons, campagnols, mulots, musaraignes, hermines, lapins, lièvres, muscardins, lézards et insectes divers.

Source de nourriture

Au printemps, la floraison successive des différentes espèces d’arbustes permet d’assurer nectar et pollen pour les insectes butineurs (abeille domestiques et sauvages comme l’osmie cornue, bourdons, papillons, mouches, coléoptères longicornes…). En été et en automne, les baies constituent une source de nourriture de choix pour les oiseaux.

Certains arbustes indigènes sont les plantes hôtes (nourricières) obligatoires des chenilles de plusieurs espèces de papillons qui se nourrissent de leurs feuilles. La pie-grièche écorcheur, qui niche dans les haies utilise les épines de certains buissons pour y empaler ses proies. Elle se constitue ainsi un véritable garde-manger.

Faune des mares

Ces mares ont été aménagées après l'arrêt de l'exploitation de la gravière afin d'augmenter la diversité en espèces aquatiques du site. En effet, en raison de leur petite taille et de leur faible profondeur, elles sont colonisées par une faune différente de celle du lac, notamment des amphibiens et des insectes .

Schéma faune des mares

1. Punaises

Plusieurs espèces de punaises vivent dans ou sur l’eau. Ces prédatrices volent très bien et peuvent ainsi coloniser rapidement de nouveaux milieux aquatiques.
A l’aide de leur rostre (trompe rigide), elles percent leurs proies (par exemple des insectes terrestres tombés dans l'eau) et aspirent leur contenu. Le gerris est surnommé « patineur d’eau » car il marche à la surface de l’eau, se déplaçant par saccades à la recherche de proies. La notonecte se déplace sur le dos, ses pattes postérieures faisant office de rames. Elle se nourrit de petits crustacés, d’insectes et de leurs larves, mais peut aussi s’attaquer à des têtards. On l’appelle aussi « abeille d’eau » car elle peut nous piquer.

2. Libellules

Si les libellules adultes mènent une vie aérienne, leurs larves vivent dans l'eau et sont de redoutables prédatrices pour les têtards. On distingue les "grosses libellules" qui étalent leurs ailes lorsqu'elles sont posées, des "petites libellules" ou demoiselles, qui replient leurs ailes au repos. Dans le premier groupe on trouve l'aeschne bleue, l'une des plus grandes et des plus répandues et la libellule déprimée, souvent la première à coloniser un nouveau plan d'eau.

3. Mollusques aquatiques

De nombreuses espèces de bivalves (moules) et d'escargots sont adaptées à la vie dans l'eau douce. Certains escargots sont dotés de branchies et peuvent donc respirer dans l'eau. D'autres, comme les limnées, doivent faire une réserve d'air dans leur poumon et sont donc contraints de remonter régulièrement à la surface.

4. Dytiques

Les dytiques, coléoptères aquatiques, sont d'efficaces prédateurs de petits invertrébrés et de têtards, aussi bien à l'état larvaire qu'à l'état adulte. Dépourvus de branchies, ils prélèvent l'air à la surface et l'emmagasinent sous leur élytres (ailes rigides qui forment une carapace sur le dos). Comme les punaises aquatiques, les dytiques volent très bien et peuvent rapidement coloniser de nouveaux plans d'eau.

5. Amphibiens

La plupart des amphibiens doivent trouver un plan d'eau pour se reproduire. Ils pondent leurs oeufs dans l'eau et leurs larves (têtards), dotées de branchies, mènent une vie aquatique. Les adultes, eux, peuvent sans problème s'éloigner des plans d'eau. Deux espèces de grenouilles sont présentes aux Epines : la grenouille rousse et la grenouille rieuse.

6. Reptiles

Si les reptiles (serpents et lézards) sont généralement associés aux milieux secs, certaines espèces sont liées au milieu aquatique. C'est le cas de la couleuvre à collier. Excellente nageuse, elle capture volontiers des amphibiens et des petits poissons.

Oiseaux des épines

Plus de 160 espèces d'oiseaux ont été répertoriées dans la réserve et ses environs. Les plus visibles sont sans doute les hérons et les cormorans, en raison de leur taille. Pour avoir une chance d'en apercevoir d'autres, il faut se munir d'une paire de jumelles et scruter attentivement la surface du lac et ses berges. Certains restent malgré tout difficiles à repérer car ils passent la plupart de leur temps cachés dans les roseaux. Seules quelques espèces, parmi les plus régulières sur le site, sont présentées ici. De nombreuses autres peuvent y être observées.

Espèces paticulières

Poissons

Plus d'une dizaine d'espèces de poissons cohabitent dans les eaux du lac : chevaine, carpe, gardon1, tanche2 ablette, perche, rotengle3, brochet4, truite fario, truite arc-en-ciel, vairon, etc. Toutes ces espèces ont été introduites par l'homme à un moment ou à un autre dans ce lac de gravière.

Écrevisses

Le lac héberge une importante population d’écrevisses à pattes rouges, espèce protégée en Valais, fortement menacée par le mauvais état des milieux aquatiques et par la peste des écrevisses. Cette maladie contagieuse est transmise par les écrevisses américaines introduites illégalement dans des plans d'eau valaisans.

Castors

Disparu de notre pays au début du 19ème siècle, le castor a été réintroduit en Valais en 1973. Pour établir son gîte, le castor creuse un terrier dans la berge. Exclusivement végétarien, il apprécie tout particulièrement les bois tendres (notamment les saules). Actif surtout la nuit, il est rare de l'observer durant la journée.

Informations

Commune Conthey
Accès
Gare Sion, bus Basse-Nendaz, halte camping des Iles
Sortie Conthey, suivre les Iles, parking au camping des Iles
Infrastructures Observatoires, Sentier en boucle, Panneaux d’information
Décision N°451.341 (1999)
Surface 14 ha, Périmètre protégé
Importance Cantonale, biotopes (1999)
Documents www.cleuson-dixence.ch
 

Ouvrir la carte dans une nouvelle fenêtre

Rédaction: Drosera SA | Dessins d'espèces Jérôme Fournier | Figures et plans: etco.ch