Lens

Dans la commune de Lens, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant du Néolithique à nos jours.

Les plus anciens témoins anthropiques mis au jour dans la commune datent du Néolithique et ont été découverts à l'occasion de la construction d'un immeuble à "Pramounir". Le site a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles successives entre 2019 et 2020 et a livré les traces d'au moins neuf occupations distinctes dont les trois premières, notamment manifestées par la présence d'un foyer, d'un trou de poteau et d'une structure linéaire empierrée, s'étendent chronologiquement sur l'ensemble de la période néolithique. L'intervention a également permis de documenter des structures du Bronze moyen et du Bronze final, des traces d'occupation de l'âge du Fer, un niveau de circulation de la fin de la même période, un espace funéraire composé de plusieurs fosses de rejet de crémation datées entre le milieu du Haut-Empire et le Bas-Empire (2e-5e siècle ap. J.-C.) ainsi qu'une voie utilisée entre l'Antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge.

Les sous-sols de la commune ont livré davantage de vestiges attestant la fréquentation de son territoire au cours de la Protohistoire. Une nécropole de l’âge du Bronze, formée de trois rangées de tombes à inhumation, aurait été détruite à Chelin au lieu-dit « Plampraz » à la fin du 19ème siècle. Le mobilier en bronze accompagnant les défunts était notamment composé de sept épingles, de trois bracelets, de quatre appliques de ceinture, de deux torques, d’un rasoir et de quelques récipients en céramique. On aurait également détruit plusieurs sépultures du Premier âge du Fer, renfermant au moins quatre bracelets et un crochet de ceinture en bronze, à Lens en 1899. En 1971, des fouilles menées par le Département d’anthropologie de Genève au lieu-dit « La Bouillettaz » ont permis de découvrir deux tombes du Second âge du Fer et leur mobilier funéraire, notamment constitué de 6 bracelets, d’une rouelle, d’une chaînette, d’une fibule en bronze, ainsi que d’une fibule en argent.

La fréquentation du territoire communal à l'époque romaine est encore attestée par plusieurs découvertes fortuites survenues entre la deuxième moitié du 19ème et le 20ème siècle. Une monnaie romaine aurait été mise au jour à l’ouest de Lens, au « Pied Mont Vereilla », tandis qu’une urne funéraire et davantage de monnaies proviendraient de l’ouest de Chelin. Cependant, l’exceptionnelle inscription votive dédiée par Lucius Quartillius Quartinus à la divinité Cantismerta, sur un autel en calcaire en remploi dans l’église Saint-Clément, représente sans aucun doute le témoin le plus probant d’une occupation romaine dans la commune. Cette découverte est d’autant plus importante qu’il s’agit de l’unique mention connue de cette déesse indigène, dont l’étude du nom (canti/blanc-brillant et smerta/pourvoyeuse) suggère un rôle providentiel.

Les sous-sols de la commune ont également livré plusieurs sépultures à inhumation du Haut Moyen Age. La première d’entre elles a fortuitement été découverte en 1957 à l’est de Lens et renfermait une boucle de ceinture, ainsi qu’un vase en pierre ollaire et des alènes (outils pour le travail du cuir). Une petite nécropole datée de la même période et composée d’au moins dix tombes, dont l’une contenait cinq individus, a également pu être mise au jour à « Maroz-Dellege ». Les quatre premières sépultures furent fouillées en 1974 et 1975 à l’occasion de la construction d’un chalet et les suivantes ont été révélées en 2003 suite à l’érosion naturelle d’un talus. L’abondant et riche mobilier funéraire accompagnant les défunts était notamment composé de boucles d’oreille, de boucles et d’ornements de ceinture en bronze, d’une bague en argent, d’un collier de perles de verre, de couteaux en fer et d’un fermoir ou d’une garniture d’aumônière en bronze.


Lens