Reportages

Les joies des soupers d’entreprise

La chronique de Stella

Les joies des soupers d’entreprise

Chaque automne à la même période, voici que surgissent dans les boîtes mail les invitations pour le souper de Noël de l’entreprise. On peut alors distinguer deux types d'individus. D’un côté, il y a ceux qui se réjouissent énormément de la soirée et sortent déjà du fond de leur armoire leur pull avec un renne ; de l’autre, ceux qui se dépêchent de trouver une excuse pour y échapper à tout prix. Pour cette deuxième catégorie de collaborateurs, la simple idée de devoir passer toute une soirée à côté du collègue taciturne, voire ennuyeux, est une perspective horrifiante. Ou pire encore, d’être assis à côté du moulin à paroles qui ne perd jamais une occasion de répandre des commérages. 

Mais ces soirées peuvent aussi se révéler très agréables. On peut non seulement se remplir la panse de toutes sortes de délices aux frais de l’entreprise, mais aussi se désaltérer jusqu’à plus soif. Et en plus, c’est une des rares occasions d’apprendre à connaître ses collègues sous un autre jour. Peut-être même qu’un de vos chefs vous proposera de passer au tutoiement.

L’année touche à sa fin et les fêtes approchent à grands pas. L’ambiance est donc détendue, tout le monde montre son côté décontracté. Ce cadre festif favorise une ambiance particulière, et les frontières hiérarchiques se font plus floues. Il peut donc arriver que le collègue d’habitude timide de la comptabilité danse la polka avec la jolie stagiaire de l’accueil ; ou que la cheffe entonne un karaoké avec un collègue, surprenant tout le monde par sa voix d’or. Et enfin, il y a les spécialistes des gaffes qui arrivent toujours à se fourrer dans une situation embarrassante.

Vous voyez, il serait dommage de manquer ce méli-mélo d’histoires amusantes. D’autant plus qu’il est bien vu d’y faire acte de présence. Vous montrez ainsi à vos collègues et à vos chefs non seulement que la cohésion d’équipe vous tient à cœur, mais aussi que vous savez apprécier leur générosité.

En faisant la fête ensemble, on crée une expérience commune dont on pourra parler encore longtemps. Mais dis voir... comment ça s’est passé exactement, déjà? Ce qui se passe au souper de Noël reste au souper de Noël !

 

 

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Portrait

En visite

  • En visite dans le Turtmanntal

    Elle porte le nom de la rivière qui l’a façonnée. La vallée de Tourtemagne vit à l’abri des modes, préservant son caractère à la fois sauvage et pittoresque. Collaborateur agro-technique au Service de l’agriculture, mais aussi éleveur passionné, Dominic Passeraub y est également le responsable de la coopérative de l’alpage. Entre traditions séculaires et fromages d’exception, il nous ouvre les portes d’une région hors du commun. Lire la suiteÀ proposEn visite dans le Turtmanntal »
  • En visite à Savièse

    Connue pour son plateau ensoleillé surplombant Sion, Savièse s’étend de la plaine aux glaciers, offrant une grande diversité de paysages et de villages typés regroupés autour de Saint-Germain. Sylvain Dumoulin nous en dévoile quelques trésors : un château méconnu, une devise locale, une spécialité culinaire et une fête emblématique. Lire la suiteÀ proposEn visite à Savièse »
  • En visite à Salvan

    Depuis la Pierre Bergère, nous avons une vue dégagée sur Salvan. La commune, forte de ses 1500 habitants, regorge de projets ambitieux. Yves Fournier nous parle de l’école flambant neuve, de la patinoire en pleine transformation dans l’aire de loisirs du Tinderet, du tunnel et de l’ascenseur reliant la future gare TMR au départ de la toute nouvelle télécabine de La Creusaz. A cela s’ajoute le projet de Parc naturel régional de la Vallée du Trient, réunissant sept communes dans une démarche de préservation et de valorisation du patrimoine naturel. Autant d’initiatives qui témoignent du dynamisme de la commune. Lire la suiteÀ proposEn visite à Salvan »
  • En visite sur la Weritzalp

    La Weritzalp n’est probablement pas le plus connu des alpages du Lötschental. Pas grave. Accessible depuis Wiler, mais situé sur le territoire de la commune de Blatten, il est en fait un alpage comme les autres. Ce ne sont pas les auteurs de ce texte qui le disent, mais Michael Rieder, chez qui nous sommes aujourd'hui en visite. Lire la suiteÀ proposEn visite sur la Weritzalp »
  • En visite à Ayer

    Village typique d’Anniviers, Ayer a su garder toute son authenticité dans une vallée en plein essor touristique. Ici, on prend grand soin de son patrimoine et de ses traditions. Adrienne Melly nous fait découvrir son village de cœur. Lire la suiteÀ proposEn visite à Ayer »
  • En visite à Vollèges

    Porte d’entrée du Val de Bagnes, Vollèges cultive une certaine discrétion en comparaison de sa voisine Verbier. Mais à y regarder de plus près, la destination offre mille et une raisons de s’y attarder. Bernard Abbet nous fait découvrir son village natal et ses environs. Lire la suiteÀ proposEn visite à Vollèges »
  • à Saint-Nicolas

    Saint-Nicolas est plus qu'un simple point de passage ou de départ pour les aventuriers des sommets alpins. C'est un lieu chargé d'histoire, de culture et de traditions, où l'on peut découvrir la richesse et la diversité du patrimoine valaisan. Lire la suiteÀ proposà Saint-Nicolas »
  • à Euseigne

    Le village doit sa notoriété à ses pyramides. Mais pour Sylvia Sierro-Cina, Euseigne recèle bien d’autres richesses. Collaboratrice administrative au Service de la santé publique, « la pharaonne », comme la surnomment certains, y vit depuis 14 ans. Visite guidée en sa compagnie. Lire la suiteÀ proposà Euseigne »
  • à La Bâtiaz

    La Bâtiaz : son quartier, son château. La bourgade jouit d’une belle renommée, bien au-delà de Martigny. Octodurienne pur sucre et collaboratrice spécialisée au Service cantonal de l’agriculture (SCA), Sandra Moulin-Michellod nous invite à découvrir « sa » Bâtiaz, un lieu empreint de souvenirs d’enfance. Lire la suiteÀ proposà La Bâtiaz »
  • à Gondo

    «Gondo, ce n’est pas que les intempéries. C’est bien plus que cela». Yannick Squaratti, cantonnier et conseiller communal, nous fait découvrir les trésors cachés du village. Lire la suiteÀ proposà Gondo »

Dialogues

Info

Les chroniques de Stella

Misaël Ecoeur : l’appel des 4000

Portrait Misaël Ecoeur : l’appel des 4000

Le Bishorn, premier 4000

23 août 2001, Misaël Ecoeur gravit son premier sommet de 4000 mètres : le Bishorn. Les années ont passé, mais les souvenirs restent intacts : « Avant de partir, j’avais beaucoup d’appréhension. C’était l’inconnu, une véritable aventure. Je revois encore mon équipement et certains moments de l’ascension sont gravés en moi. »

De cette première expérience, Misaël retiendra une leçon : « Monter c’est une chose. Mais il ne faut jamais négliger le retour. La descente, souvent longue et éprouvante, fait pleinement partie de l’effort. » A 26 ans, Misaël signe alors son premier 4000, sans se douter qu’un jour, il atteindra tous les plus hauts sommets des Alpes.

 

Monter c’est une chose. Mais il ne faut jamais négliger le retour. La descente, souvent longue et éprouvante, fait pleinement partie de l’effort.

Huitante-deux 4000 officiels

Et la liste est longue. L’organe de référence, l’Union internationale des Activités Alpines, recense officiellement 82 sommets de 4000 mètres d’altitude et plus, répartis entre la Suisse, l’Italie et la France (www.theuiaa.org/4000-alps/). Le plus « modeste » de cette catégorie, « Les Droites », culmine à pile 4000 mètres. Le plus haut, « Le Mont Blanc », toit de l’Europe, s’élève lui à 4808 mètres.

Les Droites

Pas une quête en soi

Misaël signe son deuxième 4000 dans les Alpes bernoises sur la Jungfrau (4158m) et son troisième au Breithorn (4160m), sur les hauts de Zermatt, avec son épouse Katia. Deux ans s’écoulent à chaque fois entre deux béquets. « Cela montre bien que je ne cherchais pas la performance », souligne-t-il. Sa priorité n’était autre que de se faire plaisir, en bonne compagnie. Ce n’est qu’après une soixantaine de sommets, encouragé par ses amis, qu’il se pique au jeu. Misaël se lance alors le défi de cocher tous les 4000.

 

Après les Grandes Jorasses, le déclic

Le déclic survient en 2016. Cet été là, accompagné d’un guide de la région, Misaël part à l’assaut des Grandes Jorasses. Au programme : sept sommets à la suite, autant de 4000, de l’Aiguille de Rochefort à la Pointe Walker. Tout s’aligne : la météo, la cordée, les jambes. Prévue initialement sur deux jours, l’expédition est bouclée en 12 heures seulement. « Après les Grandes Jorasses, je me suis dit, c’est possible ! »

Breithorn avec Clarisse pour ses 10 ans

Erhard Loretan, la référence

L’univers de l’alpinisme s’est révélé très tôt au jeune Chorgue. Enfant de Troistorrents, Misaël a grandi face aux Dents du Midi. « Depuis l’alpage parental, j’aimais jumeler les cimes d’en face et observer les alpinistes en plein effort. C’était fascinant ». Après l’observation vient le temps des lectures : André Georges, Ueli Steck et surtout Erhard Loretan. « Erhard est peut-être celui qui m’inspire le plus. Dans « Les 8000 rugissants », il parle de la beauté des géants himalayens, mais aussi de leur dureté. » En 2009, il croise par hasard son « idole » à la cabane d’Orny. « Il guidait des malvoyants. C’était un vrai bon gars, simple, alors qu’il était l’un des meilleurs alpinistes de sa génération. »

 

Depuis l’alpage parental, j’aimais jumeler les cimes d’en face et observer les alpinistes en plein effort. C’était fascinant.
Avec Erhard Loretan à la Cabane d'Orny

Les trois derniers 4000

80, 81, 82, le compte est bon ! Misaël achève son défi en juillet 2024, accompagné du guide Fréd Degoulet, Piolet d’or 2018. En trois jours, ils enchaînent les trois sommets de l’arête intégrale du Brouillard : la Pointe Baretti (4013 m), le Mont Brouillard (4069 m) et la Pointe Louis Amédée (4460 m).

L’épopée se termine dans le jardin préféré de Misaël : « Le Massif du Mont-Blanc restera toujours mon coup de cœur. J’aime cette roche légèrement rougeâtre, la protogine. Je la trouve très magnétique. Elle dégage une énergie très forte. Je deviens comme connecté. Il paraît que je ne suis plus le même lorsque je la touche. C’est un truc de fou ».

 

Bon en combiné

Quand on le branche sur son niveau d’alpiniste, Misaël nous répond avec humour, en référence au ski : « Je suis bon en combiné. » Sur son blog, le guide Fred Degoulet précise : « Misaël n’est pas forcément un très bon grimpeur, mais il passe partout, et ça c’est très important en montagne. » Son endurance, son sens de l’orientation et sa rapidité en font un alpiniste complet. Il le doit en partie à David, un ami de l’Ecole d’Ingénieur qui lui a enseigné les bases. Puis à la section du Club Alpin Suisse de Martigny, qui a perfectionné sa formation. Quant à l’expérience du terrain, elle s’est forgée au fil des sorties avec un groupe de férus de montagne, à Riddes.

En l’absence d’un guide, il prend volontiers la place de premier de cordée. « Sans prétention, j’ai besoin d’être devant, c’est plus fort que moi. » Mais le métier de guide, trop peu pour lui : « Le professionnel doit parfois composer avec des clients difficiles ». La montagne, Misaël la préfère belle et conviviale, en toutes circonstances.

Pointe Luigi Amédée (dernier des 82) bivouac

Egoïste lucide

« La montagne me rend égoïste et je le reconnais ». Au-delà de l’aveu, Misaël rend hommage à ses proches. Durant des années, sa passion dévorante a occupé une place centrale dans l’agenda familial. En été, de la mi-juillet à la fin août, tous les week-ends étaient consacrés à la montagne. « Mon épouse et mes enfants ont toujours respecté ma passion. Mieux encore, ils m’ont encouragé à aller au bout. C’est une chance inestimable. »

Montagne et travail

Au travail aussi, Misaël a su trouver sa voie. Chef de projet à son arrivée au Service du développement économique, il est aujourd’hui chef du Centre de contact économique au Service de l’économie, du tourisme et de l’innovation. Le lien avec l’alpinisme ? L’endurance. « Dans un projet professionnel comme en montagne, il faut de la résistance physique, mentale et psychologique. » Autre parallèle ? l’innovation. « Dans l’univers de la montagne, le matériel ne cesse également d’évoluer. Je suis d’ailleurs toujours à l’affut des dernières technologies : descendeurs, frontales... »

 

Mon épouse et mes enfants ont toujours respecté ma passion. Mieux encore, ils m’ont encouragé à aller au bout. C’est une chance inestimable. 
Lagginhorn avec Katia son épouse

A quand l’Himalaya ?

A quand l’Himalaya ? A la question, Misaël marque une pause, avant d’avouer que la perspective le tente. Un sommet en particulier l’attire, et ce depuis des lustres : L’Ama Dablam, surnommé le Cervin de l’Himalaya. Ce géant de 6812 mètres a récemment gagné en notoriété après s’être retrouvé sous les protecteurs du youtubeur Inoxtag. Mais chut, Misaël préfère rester discret sur son rêve.

Une leçon de vie

L’humilité. Voilà ce que la montagne lui a appris. « Parfois, on se sent tout petit. Il faut aussi être conscient du facteur chance. » Car la montagne peut se montrer cruelle : « Par deux fois, des cordées ont dévissé sous nos yeux. Ces moments marquent à jamais. » Après s’est hissé sur tous les 4000 des Alpes, Misaël pense-t-il avoir réalisé une performance exceptionnelle ? Sans surprise, la réponse est « non ». Même si nous, nous n’en pensons pas moins.

 

Parfois, on se sent tout petit. Il faut aussi être conscient du facteur chance.
Allalinhorn avec Thaïs pour ses 14 ans

 

Une idée de portrait ?

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Un collègue s’adonne à un hobby qui mériterait qu’on s’y intéresse ?

 

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Conseils

Misaël Ecoeur : l’appel des 4000

Portrait Misaël Ecoeur : l’appel des 4000

Le Bishorn, premier 4000

23 août 2001, Misaël Ecoeur gravit son premier sommet de 4000 mètres : le Bishorn. Les années ont passé, mais les souvenirs restent intacts : « Avant de partir, j’avais beaucoup d’appréhension. C’était l’inconnu, une véritable aventure. Je revois encore mon équipement et certains moments de l’ascension sont gravés en moi. »

De cette première expérience, Misaël retiendra une leçon : « Monter c’est une chose. Mais il ne faut jamais négliger le retour. La descente, souvent longue et éprouvante, fait pleinement partie de l’effort. » A 26 ans, Misaël signe alors son premier 4000, sans se douter qu’un jour, il atteindra tous les plus hauts sommets des Alpes.

 

Monter c’est une chose. Mais il ne faut jamais négliger le retour. La descente, souvent longue et éprouvante, fait pleinement partie de l’effort.

Huitante-deux 4000 officiels

Et la liste est longue. L’organe de référence, l’Union internationale des Activités Alpines, recense officiellement 82 sommets de 4000 mètres d’altitude et plus, répartis entre la Suisse, l’Italie et la France (www.theuiaa.org/4000-alps/). Le plus « modeste » de cette catégorie, « Les Droites », culmine à pile 4000 mètres. Le plus haut, « Le Mont Blanc », toit de l’Europe, s’élève lui à 4808 mètres.

Les Droites

Pas une quête en soi

Misaël signe son deuxième 4000 dans les Alpes bernoises sur la Jungfrau (4158m) et son troisième au Breithorn (4160m), sur les hauts de Zermatt, avec son épouse Katia. Deux ans s’écoulent à chaque fois entre deux béquets. « Cela montre bien que je ne cherchais pas la performance », souligne-t-il. Sa priorité n’était autre que de se faire plaisir, en bonne compagnie. Ce n’est qu’après une soixantaine de sommets, encouragé par ses amis, qu’il se pique au jeu. Misaël se lance alors le défi de cocher tous les 4000.

 

Après les Grandes Jorasses, le déclic

Le déclic survient en 2016. Cet été là, accompagné d’un guide de la région, Misaël part à l’assaut des Grandes Jorasses. Au programme : sept sommets à la suite, autant de 4000, de l’Aiguille de Rochefort à la Pointe Walker. Tout s’aligne : la météo, la cordée, les jambes. Prévue initialement sur deux jours, l’expédition est bouclée en 12 heures seulement. « Après les Grandes Jorasses, je me suis dit, c’est possible ! »

Breithorn avec Clarisse pour ses 10 ans

Erhard Loretan, la référence

L’univers de l’alpinisme s’est révélé très tôt au jeune Chorgue. Enfant de Troistorrents, Misaël a grandi face aux Dents du Midi. « Depuis l’alpage parental, j’aimais jumeler les cimes d’en face et observer les alpinistes en plein effort. C’était fascinant ». Après l’observation vient le temps des lectures : André Georges, Ueli Steck et surtout Erhard Loretan. « Erhard est peut-être celui qui m’inspire le plus. Dans « Les 8000 rugissants », il parle de la beauté des géants himalayens, mais aussi de leur dureté. » En 2009, il croise par hasard son « idole » à la cabane d’Orny. « Il guidait des malvoyants. C’était un vrai bon gars, simple, alors qu’il était l’un des meilleurs alpinistes de sa génération. »

 

Depuis l’alpage parental, j’aimais jumeler les cimes d’en face et observer les alpinistes en plein effort. C’était fascinant.
Avec Erhard Loretan à la Cabane d'Orny

Les trois derniers 4000

80, 81, 82, le compte est bon ! Misaël achève son défi en juillet 2024, accompagné du guide Fréd Degoulet, Piolet d’or 2018. En trois jours, ils enchaînent les trois sommets de l’arête intégrale du Brouillard : la Pointe Baretti (4013 m), le Mont Brouillard (4069 m) et la Pointe Louis Amédée (4460 m).

L’épopée se termine dans le jardin préféré de Misaël : « Le Massif du Mont-Blanc restera toujours mon coup de cœur. J’aime cette roche légèrement rougeâtre, la protogine. Je la trouve très magnétique. Elle dégage une énergie très forte. Je deviens comme connecté. Il paraît que je ne suis plus le même lorsque je la touche. C’est un truc de fou ».

 

Bon en combiné

Quand on le branche sur son niveau d’alpiniste, Misaël nous répond avec humour, en référence au ski : « Je suis bon en combiné. » Sur son blog, le guide Fred Degoulet précise : « Misaël n’est pas forcément un très bon grimpeur, mais il passe partout, et ça c’est très important en montagne. » Son endurance, son sens de l’orientation et sa rapidité en font un alpiniste complet. Il le doit en partie à David, un ami de l’Ecole d’Ingénieur qui lui a enseigné les bases. Puis à la section du Club Alpin Suisse de Martigny, qui a perfectionné sa formation. Quant à l’expérience du terrain, elle s’est forgée au fil des sorties avec un groupe de férus de montagne, à Riddes.

En l’absence d’un guide, il prend volontiers la place de premier de cordée. « Sans prétention, j’ai besoin d’être devant, c’est plus fort que moi. » Mais le métier de guide, trop peu pour lui : « Le professionnel doit parfois composer avec des clients difficiles ». La montagne, Misaël la préfère belle et conviviale, en toutes circonstances.

Pointe Luigi Amédée (dernier des 82) bivouac

Egoïste lucide

« La montagne me rend égoïste et je le reconnais ». Au-delà de l’aveu, Misaël rend hommage à ses proches. Durant des années, sa passion dévorante a occupé une place centrale dans l’agenda familial. En été, de la mi-juillet à la fin août, tous les week-ends étaient consacrés à la montagne. « Mon épouse et mes enfants ont toujours respecté ma passion. Mieux encore, ils m’ont encouragé à aller au bout. C’est une chance inestimable. »

Montagne et travail

Au travail aussi, Misaël a su trouver sa voie. Chef de projet à son arrivée au Service du développement économique, il est aujourd’hui chef du Centre de contact économique au Service de l’économie, du tourisme et de l’innovation. Le lien avec l’alpinisme ? L’endurance. « Dans un projet professionnel comme en montagne, il faut de la résistance physique, mentale et psychologique. » Autre parallèle ? l’innovation. « Dans l’univers de la montagne, le matériel ne cesse également d’évoluer. Je suis d’ailleurs toujours à l’affut des dernières technologies : descendeurs, frontales... »

 

Mon épouse et mes enfants ont toujours respecté ma passion. Mieux encore, ils m’ont encouragé à aller au bout. C’est une chance inestimable. 
Lagginhorn avec Katia son épouse

A quand l’Himalaya ?

A quand l’Himalaya ? A la question, Misaël marque une pause, avant d’avouer que la perspective le tente. Un sommet en particulier l’attire, et ce depuis des lustres : L’Ama Dablam, surnommé le Cervin de l’Himalaya. Ce géant de 6812 mètres a récemment gagné en notoriété après s’être retrouvé sous les protecteurs du youtubeur Inoxtag. Mais chut, Misaël préfère rester discret sur son rêve.

Une leçon de vie

L’humilité. Voilà ce que la montagne lui a appris. « Parfois, on se sent tout petit. Il faut aussi être conscient du facteur chance. » Car la montagne peut se montrer cruelle : « Par deux fois, des cordées ont dévissé sous nos yeux. Ces moments marquent à jamais. » Après s’est hissé sur tous les 4000 des Alpes, Misaël pense-t-il avoir réalisé une performance exceptionnelle ? Sans surprise, la réponse est « non ». Même si nous, nous n’en pensons pas moins.

 

Parfois, on se sent tout petit. Il faut aussi être conscient du facteur chance.
Allalinhorn avec Thaïs pour ses 14 ans

 

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