PortraitMon but ? Devenir champion du monde en culturisme naturel !

Gagner en expérience

Il a travaillé fort pour être prêt. Et ses efforts ont payé. Le 25 novembre 2023, Sébastien Moret est rentré de la Coupe des nations de Bordeaux avec une médaille d’or autour du cou. Mesurant un mètre 79 pour 71 kilos, le Valaisan s’est distingué dans la catégorie Master 1 (45-54 ans) léger.

Pour lui, cette compétition était avant tout une occasion de se mesurer, de gagner en expérience. « J’étais bien dessiné, mais à ce stade, le rang ne signifie rien pour moi. J’attends qu’il y ait plus de concurrents », confie-t-il en toute franchise. Depuis ses débuts dans le culturisme, c’est la cinquième fois que Sébastien se soumettait au jugement d’un jury. Avec ou sans médaille, le résultat a jusqu’à présent toujours été relégué au second plan.

 

J’étais bien dessiné, mais à ce stade, le rang ne signifie rien pour moi. J’attends qu’il y ait plus de concurrents.


Diaporama - Coupe des nations de Bordeaux 2023 - © Léa Lambert

Objectif : champion du monde

Sébastien Moret voit grand et ne s’en cache pas : « Mon but ? C’est de devenir champion du monde en culturisme naturel. » Le Sédunois est ambitieux. Prétentieux ? Certainement pas ! « Je suis conscient qu'il y a 99% de risques que je n'atteigne pas cet objectif, mais j'ai tout mis en place pour me donner les moyens et la chance d'y arriver », souligne-t-il. Et de poursuivre : « Trop souvent, nous nous limitons par crainte du jugement en gardant nos objectifs pour nous-mêmes. Un jour, j’ai simplement décidé d’arrêter de me limiter. » Sébastien se donne du temps pour décrocher la lune. Il a déjà participé aux Mondiaux de 2021. Prochaines échéances en 2024. 

Saint Just fin octobre 2023 - © Christophe Langlois
Saint Just fin octobre 2023 -© Christophe Langlois

Du body building "propre"

A l’instar de la boxe, plusieurs fédérations gravitent autour du bodybuilding. Sébastien s’est tourné vers la World Natural Body Building (WNBB) qui prône un retour aux sources de la discipline. « Les culturistes sont des athlètes qui utilisent la musculation dans un but esthétique », indique la WNBB sur son site internet, soulignant la différence entre deux approches : « Certains veulent être musclés et beaux et d’autres musclés et spectaculaires. » La fédération de Sébastien promeut l’esprit sportif olympique, lutte contre le dopage et rejette toute forme de discrimination et d’incivilité. Question alimentation, la prise de protéines ou de barres protéinées reste autorisée. Cependant, notre esthète valaisan préfère s’en tenir à un régime alimentaire strict : « Je suis l’école « old school » en me limitant à des plats naturels. Le plaisir de manger passe avant tout. » Quitte à passer plus de temps à table.

 

 

Je suis l’école « old school » en me limitant à des plats naturels. Le plaisir de manger passe avant tout.

Un encadrement à la hauteur du défi

Pour atteindre ce petit pour cent synonyme de titre mondial, Sébastien met toutes les chances de son côté. Il a constitué une équipe de professionnels comprenant deux coachs, un médecin, une ostéopathe et un masseur. De surcroit, le Sédunois peut compter sur le soutien de son épouse Frédérique : « Elle m’accompagne lors des compétitions, me donne des retours sur mes prestations et assure les déplacements. C’est elle qui a roulé jusqu’à Bordeaux. Elle est incroyable ! » Notre prétendant au sacre mondial s’est également aménagé sa propre salle de musculation, dans un garage à deux pas de sa maison. Son nom : La Forge. Il s’y entraine tous les jours.

Trouver le financement

Réaliser ses rêves a un prix. Ici, une saison dépasse les 10'000 francs. Le budget englobe les frais d’encadrement, de compétitions et de nourriture. Bien que la devise de Sébastien soit « No limit », il a toutefois décidé de respecter une règle : ne jamais puiser dans le portemonnaie familial. « Quand tu veux atteindre un objectif, il ne faut pas hésiter à s’entourer d’experts. Et si ça coûte, il faut alors trouver la thune nécessaire ! » Ni une, ni deux, ce père de famille de cinq enfants a monté un Festival de talents valaisans pour collecter des fonds. Il mise aussi sur le sponsoring et la vente de gâteaux pour boucler son budget.

L'épreuve du maillot

Tout culturiste sculpte son corps, mais il doit également apprendre à poser, et qui plus est, dans une tenue très minimaliste. Pour les plus pudiques, l’apprentissage du maillot représente une véritable épreuve. « Il m'a fallu une année pour me préparer à défiler en slip », reconnaît Sébastien. Le quadragénaire a commencé seul devant son miroir, puis s’est présenté devant son coach et sa famille, avant de poser chez sa belle-famille et ses amis : « Arrivé en compétition, je me suis rendu compte que je me baladais en slip toute la journée, sans aucune gêne. C'était fou ».

Il m'a fallu une année pour me préparer à défiler en slip.

Des anecdotes à partager

Sébastien Moret enseigne à l’Ecole de commerce et de culture générale (ECCG) et à l’Ecole préprofessionnelle (EPP) de Sion. Professeur de français, il dispense, entre autres, des cours d’Approche du monde du travail (AMT) à des adolescents âgés de 15 à 17 ans. Et quand l’occasion s’y prête, le Sédunois partage certaines de ses expériences de culturiste : « L’anecdote du maillot est parlante. Me mettre en situation m’a permis de progresser. L’exemple vaut aussi dans le monde professionnel, notamment lorsqu’on doit se préparer à un entretien d’embauche ».

© Didier Panchard

Savourer l'instant

Devenir champion du monde de culturisme naturel : Sébastien croit en ses capacités, mais accepte aussi l’éventualité d’un échec. C’est pourquoi il se fait fort de savourer chaque moment qui marque son parcours, pour éviter toute frustration, au cas où. « Le cheminement compte encore plus que le résultat. Jour après jour je progresse, et cela en soi est gratifiant », assure Sébastien. Et dans l’échelle des satisfactions, il en est une qui surpasse toutes les autres : « Celle d’avoir partagé la scène de Bordeaux avec mon fils Matt. C’était une première pour nous, et ça vaut bien plus que tout l’or du monde ».

 

Celle d’avoir partagé la scène de Bordeaux avec mon fils Matt. C’était une première pour nous, et ça vaut bien plus que tout l’or du monde.

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