L’importance du débit résiduel des cours d’eau

Les rivières suisses peuvent manquer d’eau, car leur trajectoire est modifiée pour irriguer ou produire de l’électricité. C’est pourquoi un débit résiduel, c’est-à-dire une quantité minimale d’eau qui doit rester dans le lit naturel d’un cours d’eau en aval d’un prélèvement, est requis pour préserver la vie aquatique. 

Depuis 1991, le débit résiduel est prescrit par la loi pour éviter que les rivières soient complètement asséchées par l’exploitation humaine. Toutefois, ce débit reste souvent insuffisant selon les études scientifiques. Résultat: 65% des poissons et 47% des invertébrés sont menacés.

En effet, le manque d’eau modifie la température de l’eau, favorise les algues et affecte les espèces aquatiques. Les variations liées à l’hydroélectricité, comme les éclusées, et le changement climatique complexifient encore la gestion de l’eau. 

Dans un rapport publié en 2025, une équipe interdisciplinaire du WSL, de l'Université de Zurich et de l'Eawag fait le point sur les connaissances et les lacunes à combler en lien avec le débit résiduel. Leurs recommandations portent notamment sur les concessions, souvent trop rigides. Une gestion à l’échelle des bassins versants serait une piste pour mieux concilier biodiversité et production énergétique. 

Lire le rapport d’étude

Les prélèvements d'eau peuvent augmenter la température de l'eau en été et la réduire en hiver. Graphique par Mende & Sieber (2022)