Les crues du Rhône

La crue de 2000

A la mi-octobre 2000, la situation du Rhône est partout critique. Malgré les corrections précédentes, le fleuve se révèle incapable d’évacuer une telle crue. 

Les digues du Rhône sont hautes et surplombent la plaine de plus de quatre mètres en moyenne. En cas de rupture, l’eau part fort et loin, sans revenir au fleuve. C’est malheureusement ce qui se produit le dimanche 15 octobre 2000. Une digue du fleuve se rompt à Chamoson, surchargeant le système de canaux, entraînant une rupture de digue de canal. Chamoson est d’abord inondé puis c’est au tour de Leytron et, par effet de domino, la région de Saillon est submergée.

Les ruptures de digues cessent mais les crues obligent les communes à déplacer leur population. A Fully, 350 personnes passent la nuit hors de leur domicile ; à Martigny, où les parkings souterrains sont ravagés, les quartiers de la Bâtiaz et des Follatères sont évacués tandis que plus en aval, à Collonges, Vernayaz et Evionnaz, les torrents débordent. Ce fut la plus grande crue de cette partie du Rhône observée durant le siècle.

La crue de 1948

Avant octobre 2000, la plus grande crue du Rhône fut celle du 4 septembre 1948.

Les pluies persistantes avaient fait grossir tous les affluents de la rive gauche du Rhône. D’énormes masses d’eau arrachèrent les ponts en fer de Noës et d’Aproz et ouvrirent deux brèches en aval du pont de Vers-l’Eglise à Fully, la plus longue mesurant 160 mètres.

Toute la plaine s’étendant de Charrat à Martigny fut envahie par les eaux. La route cantonale était inondée. Une circulation par chemin de fer put être maintenue sur l’une des deux voies, recouvertes de 30 centimètres d’eau. La digue dut être percée en cinq endroits pour permettre aux eaux de rejoindre à nouveau le lit du Rhône.

La crue de 1935

L’hiver 1934 s’était prolongé jusqu’à la fin mai et des quantités extraordinaires de neige s’étaient accumulées sur les hauteurs. De fortes et persistantes chaleurs survinrent en juin et la neige se mit à fondre rapidement.

Dans la nuit du 29 au 30 juin 1935, une brèche s’ouvrit dans la digue du Rhône à Conthey. Longue d’environ 200 mètres, immédiatement en aval de l’embouchure de la Morge, elle provoqua l’inondation de toute la plaine, de la Morge au pont de Riddes. A Chamoson, une autre brèche s’ouvrit, permettant toutefois à une partie des eaux de regagner le lit du fleuve. Pendant quarante-sept jours, la majeure partie de la plaine, de Conthey à Chamoson, fut inondée. Après le retrait des eaux, la plaine présentait le spectacle d’une profonde désolation.

Devant l’urgence de la situation et pour éviter que la plaine ne reste inondée durant toute la période des hautes eaux, dès le 5 juillet 1935, les ouvriers fermèrent la brèche de Conthey à l’aide de palplanches métalliques d’une hauteur moyenne de 8,30 m. Le 17 août, ils avaient achevé leur travail et construit une paroi de 211 m de long. Ils avaient travaillé jour et nuit. Les pénalités de retard avaient été fixées à 1000 francs par jour pour l’entreprise en charge des travaux.