Conférence de presse

Fouilles archéologique Avenue d’Agaune

12/08/2013 | Service immobilier et patrimoine


St-Maurice – Fouilles archéologique Avenue d’Agaune

 

(IVS).- Les dernières découvertes archéologiques effectuées à St-Maurice lors de la réfection de l’avenue d’Agaune changent complètement nos connaissances concernant la surface occupée par l’Abbaye dès sa fondation. Sous le parvis, les vestiges d’une nouvelle église avec des tombes imposantes ont été mis au jour. Alignée sur le sanctuaire martyrial qui s’élevait à l’emplacement du Martolet et de mêmes dimensions, cette deuxième église complète le plan général de l’aire sacrée des premiers temps chrétiens. Un peu plus au sud, sous l’avenue, une vaste salle  d’environ 25 sur 20 m de côté, flanquée de locaux secondaires, a été mise au jour. Elle fait partie d’un grand complexe dont les dimensions ne sont pas encore connues.

 

Cette grande « aula » servait sans doute de salle de représentation pour l’abbé-évêque ou pour le roi-abbé ; de nombreux ecclésiastiques et dignitaires pouvaient s’y réunir. Le sol de cette salle, aménagé sur un vide sanitaire pour régler le climat, est pourvu d’un podium surélevé d’une marche. Il s’agit sans doute de l’emplacement de la cathèdre où « trônait » un personnage de pouvoir qui s’occupait des problèmes spirituels, politiques et économiques de la région. Le podium, d’abord entouré d’une cloison ou balustrade en bois, a été monumentalisé lors de la dernière période d’utilisation par l’ajout d’une abside en arc de cercle d’environ 6 m d’ouverture. La question d’un aménagement liturgique est posée. Les vestiges de ce bâtiment sont absolument uniques. Les rechapages successifs des sols en mortier et les transformations des locaux témoignent de l’utilisation de ce bâtiment de prestige sur une longue durée, avant sa destruction par le feu.

 

L’orientation et la disposition des deux grands monuments  découverts sous l’avenue d’Agaune,  montrent bien que le complexe religieux du premier millénaire est organisé en fonction du baptistère qui constitue dès le Ve siècle de notre ère, le centre de ce programme architectural. Les différents édifices devaient être reliés par des allées funéraires ou des portiques réservés aux processions. Ainsi, sous un corps de bâtiment de l’Abbaye, à l’emplacement de la future salle du trésor, les restes d’une de ces allées menant au lieu du culte principal ont été mis au jour. L’extension et la topo-graphie de cet ensemble exceptionnel témoignent de l’importance religieuse et politique de l’Abbaye.

 

Les travaux archéologiques récents ont apporté des éléments fondamentaux et ont permis d’éclairer sous un jour nouveau les origines du culte chrétien en ce lieu. Nous avons aujourd’hui la preuve que les vestiges mis actuellement au jour ne correspondent qu’à une petite partie d’un complexe de grande envergure dont les habitations notamment sont encore à découvrir.

 

La mise en valeur des vestiges du Martolet et l’extension des fouilles dans le complexe religieux se sont révélées très positives. L’effort entrepris est à la hauteur de la richesse historique du lieu, notamment en ce qui concerne la période de la christianisation de notre pays. L’ensemble architectural de St-Maurice dévoilé par les fouilles archéologiques peut être considéré comme exceptionnel en Europe. Des vestiges comparables, par exemple la cathédrale double et l’aula épiscopale de Poreč (Istrie) ou la salle de représentation basilicale de Barcelone, sont extrêmement rares. Pour notre pays et notre région, il s’agit de vestiges architecturaux majeurs qui témoignent du rayonnement spirituel de l’Abbaye depuis un millénaire et demi.

 

A. Antonini

inv

documentation

photos

Mgr Joseph Roduit et le conseiller d'Etat Jacques Melly

Fouilles archéologiques