Communiqué de presse

25/02/2016 | Service de l'environnement

De nouvelles investigations indiquent des concentrations élevées de mercure en certains points de mesure des eaux de percolation et des eaux souterraines dans le périmètre de l’ancienne décharge de Gamsenried. De plus, des concentrations significatives de différents polluants organiques continuent à être observées dans les eaux souterraines pompées au niveau du confinement hydraulique de la décharge. Afin qu’un projet d’assainissement adapté et durable puisse être établi, le Service de la protection de l’environnement a demandé à Lonza AG de mener une investigation de détail approfondie sur l’ensemble du périmètre de l’ancienne décharge.

L’ancienne décharge de Gamsenried contient environ 1.5 million de mètres cubes de résidus de production chimique de Lonza AG (ci-après Lonza) qui ont été déposés entre 1923 et 1978. Il s’agit principalement de chaux éteinte et de gypse contenant divers polluants organiques, de l’ammonium et du mercure. Depuis 1990, les eaux souterraines sont pompées en bordure de la décharge et traitées à la station d’épuration de Lonza. Les concentrations en polluants dans les eaux pompées ne diminuant que très lentement, le Service de la protection de l’environnement (SPE) avait exigé de Lonza qu’elle établisse un projet pour l’assainissement définitif de la décharge. Le projet soumis prévoyait de lessiver les polluants organiques par une infiltration forcée d’eau, de récupérer les eaux de percolation et les eaux souterraines polluées, et de les traiter à la station d’épuration de Lonza. Un projet pilote était prévu par Lonza.

Selon les estimations faites en 2014 par Lonza, la décharge contiendrait 63 tonnes de mercure. Le SPE a dès lors demandé des clarifications supplémentaires au préalable de la réalisation de l’essai pilote. Il s’agissait en particulier d’évaluer si l’infiltration forcée d’eau risquait de mobiliser le mercure contenu dans la décharge. Ces investigations,  réalisées en 2015, ont mis en évidence des concentrations élevées de mercure en certains points de mesure des eaux souterraines et des eaux de percolation dans le périmètre de la décharge (jusqu’à 600 microgrammes par litre, 600 µg/l). Les concentrations mesurées dans les eaux pompées au niveau du confinement hydraulique étaient comprises en 2015 entre < 0.01 µg/l et 7 µg/l. Du mercure a également été détecté en aval du confinement hydraulique, mais à des concentrations moindres (au maximum 0.3 µg/l, pour comparaison la valeur d’assainissement pour l’aval immédiat d’un site contaminé est fixée à 0.5 µg/l). Outre le mercure, les eaux souterraines pompées et traitées contiennent aussi de l’ammonium et divers polluants organiques à des concentrations significatives. La liste des polluants à surveiller a été élargie sur la base des résultats d’analyses par screening demandées par le SPE à Lonza.

Suite à ces nouveaux résultats, il est nécessaire de réévaluer la méthode d’assainissement de la décharge. En effet, selon l’état actuel des connaissances, l’infiltration forcée d’eau pour lessiver les polluants organiques pourrait conduire à une remobilisation du mercure.

Le SPE a dès lors exigé de Lonza:

  1. que le confinement hydraulique de la décharge soit immédiatement renforcé,
  2. que la surveillance des atteintes possibles à l’environnement (eaux souterraines et air) soit intensifiée,
  3. que la répartition des polluants (mercure et polluants organiques) à l’intérieur de l’ensemble de la décharge soit clarifiée par le biais de recherches historiques et d’une investigation de détail approfondie du corps de la décharge.

Ces clarifications doivent être apportées en 2016. Elles constitueront la base pour une nouvelle évaluation des méthodes possibles pour assainir de manière adaptée et durable l’ancienne décharge de Gamsenried.