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Communiqué phytosanitaire no 9

08/05/2019 | Service de l'agriculture

Cette semaine encore, les température étaient fraîches, ce qui n’a pas permis aux différents ravageurs de proliférer. En arboriculture, ce communiqué se consacre donc à la cochenille farineuse.
En viticulture, aucune infection de mildiou n’ayant eu lieu, le début des traitements peut être différé. Stratégie de lutte contre les maladies en production biologique.

Arboriculture

Cochenille farineuse

Les captures de jeunes larves sur les scotchs restent peu nombreuses dans la plupart des parcelles contrôlées. Ceci est vraisemblablement lié à la météo peu clémente de ces derniers jours.

Lutte obligatoire : les producteurs n’ayant pas pu appliquer le Movento SC cette semaine pourront le faire dès lundi prochain (selon les prévisions actuelles). Pour tout autre traitement insecticide, nous vous recommandons d’attendre les communiqués suivants.

Dans les parcelles de poiriers atteintes de psylle, il est conseillé d’attendre fin mai pour faire le traitement au Movento SC. Si ces mêmes parcelles sont atteintes également de cochenilles farineuses, il sera judicieux de traiter au Movento SC à partir du 20 mai, afin de lutter contre ces deux ravageurs en même temps. (Attention : Movento SC ne peut se faire que 2 fois par année maximum, 1 seule fois contre la cochenille farineuse).

Abricotiers

Pour éviter les dégâts de forficules sur fruits, la pose de la glue sur les troncs et les poteaux d’infrastructure est à effectuer avant la fin du mois de mai.


Viticulture

Les températures fraîches à froides de la semaine écoulée ont entraîné une croissance lente de la vigne, qui a peu évolué. Pour leur part, les oospores de mildiou ne sont pas encore mûres dans les situations peu précoces du vignoble, comme l’indiquent sur www.agrometeo.ch les stations de Grimisuat (835 m d’altitude), de Venthône (740 m) et du Vispertal (725 m). Par ailleurs, aucune infection primaire de mildiou n’a eu lieu à ce jour dans notre canton.

Ainsi, nous réitérons les recommandations de la semaine dernière, à savoir qu’à ce jour, un traitement ne se justifie que dans les parcelles très sensibles à l’oïdium (dégâts d’oïdium sur raisin l’an dernier) ayant déjà atteint le stade 5-6 feuilles étalées. Dans les autres situations (vignes n’ayant pas atteint ce stade de développement ou parcelles peu sensibles à l’oïdium), ce premier traitement doit être différé. En cas de traitement ces jours-ci contre l’oïdium, l’ajout d’un produit anti-mildiou demeure inutile.

Quant aux ravageurs, les contrôles phytosanitaires en cours, effectués par les membres de Vitival, montrent que la pression des acariens et des chenilles est demeurée globalement très faible. Toutefois, dans de rares parcelles, de fortes populations d’acariens ont été observées, justifiant parfois même un traitement. Nous vous recommandons donc de contrôler vos jeunes vignes à croissance peu vigoureuse (Sylvaner, Galotta…), qui seraient encore au stade "3 feuilles étalées", pour vous assurer de leur bon état sanitaire.

 
Programme de traitements en production biologique

En production biologique, le raisonnement pour positionner le 1er traitement peut généralement être le même qu’en lutte classique.

Vis-à-vis du mildiou, il s’agit d’attendre les premières contaminations primaires, puis traiter à 80 % de l’incubation ou avant la pluie suivant la fin de la période d’incubation. Le peu de précipitations enregistrées depuis le début de l’année limite de surcroît les risques d’avoir une infection primaire virulente.

Dans les situations très sensibles, un traitement préventif avant l’infection primaire est toutefois préférable. De même, si aucune infection primaire n’a eu lieu avant la fin du stade G (grappes séparées), il est nécessaire de traiter préventivement contre le mildiou, avant que la vigne n’entre dans sa période de grande sensibilité.

Contre l’oïdium, la date du premier traitement est à raisonner en fonction de la sensibilité de la parcelle. Dans les parcelles sensibles, le 1er traitement doit être effectué lorsque 5-6 feuilles étalées par pousses sont visibles sur la majorité des rameaux, mais peut attendre que 10 feuilles étalées soient présentes dans les parcelles peu sensibles.

La lutte contre le mildiou se base principalement sur l’application de cuivre et/ou de Myco-sin. Les produits à base de COS-OGA (FytoSave, Auralis) présentent une efficacité partielle contre le mildiou et sont intéressants pour leur résistance au lessivage en cas de pluies fréquentes.
L’efficacité du traitement au cuivre dépend des points suivants par ordre d’importance :

  1. Le positionnement juste avant les pluies : le cuivre agit en présence d’eau en limitant la germination des spores du mildiou. Il faut donc que le cuivre soit présent sur la face inférieure des feuilles avant les pluies.
  2. Le renouvellement en fonction des pluies et de la croissance : le cuivre est un produit de contact qui sera dilué par la croissance et lessivé après environ 20 mm de pluie. Son renouvellement doit se faire au bout d’une dizaine de jours, toujours en anticipant une pluie annoncée comme conséquente.
  3. La dose utilisée : même à faible dose (100 g/ha par application en début de saison, 300 - 350 g/ha en pleine végétation), l’efficacité de la protection est bonne pour autant que le cuivre soit bien positionné et fréquemment renouvelé.
  4. La forme de cuivre utilisée : la forme utilisée joue un rôle négligeable par rapport aux trois critères précédents.

Bien qu’homologué comme fongicide à efficacité partielle, le Myco-sin montre généralement une efficacité suffisante en situation peu propice au mildiou, comme en Valais central, même lorsqu’il est utilisé seul. Son utilisation en début de saison est très intéressante pour limiter les quantités de cuivre apportées annuellement. Lors du changement de Myco-Sin au cuivre et vice versa, 15 - 20 mm de pluie sont nécessaires pour éviter tout risque de phytotoxicité.

La lutte contre l’oïdium se base principalement sur l’application de soufre et/ou de bicarbonate de potassium (Armicarb, Vitisan). Vacciplant, un stimulateur de défense naturelle, est également homologué avec efficacité partielle, tout comme FytoSave et Auralis. Comme pour le cuivre, le renouvellement fréquent des applications est nécessaire pour garantir une excellente efficacité.

L’ajout de certains adjuvants permet une meilleure résistance au lessivage (Heliosol, Nu-Film-17, Profital, Codacide).

En cas d’utilisation de stimulateurs de défenses naturelles (Vacciplant, Fytosave et Auralis) combinés au soufre et au cuivre, nous vous conseillons d’aménager des zones de référence dans les mêmes parcelles, traitées uniquement avec du soufre et/ou du cuivre, afin de juger de l’intérêt des stimulateurs.

Programme de traitements "sans produit de synthèse"

La stratégie est la même qu’en production biologique, mais l’utilisation de phosphonate de potassium, anti-mildiou systémique à efficacité partielle (non admis en Bio), peut s’ajouter aux produits présentés ci-dessus.


Service cantonal de l'agriculture