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Communiqué phytosanitaire no 9

04/05/2018 | Service de l'agriculture

En arboriculture, cochenille farineuse sur poiriers et abricotiers. En viticulture, quand débuter la lutte contre les maladies fongiques.
Principales nouveautés phytosanitaires. Formations continues

 

Arboriculture

Cochenille farineuse sur poiriers et abricotiers

Plusieurs parcelles de poiriers et abricotiers situées surtout au sud de l'autoroute dans la plaine de Riddes, Saxon et Bieudron abritent des populations importantes de la cochenille farineuse Pseudococcus comstocki.

Les premières éclosions des œufs ont été observées sous les écorces la semaine passée. Cette semaine, les premiers stades larvaires (N1) ont aussi été capturés sur les scotchs  posés dans des parcelles de poiriers et abricotiers fortement infestées. Sans cela, ce stade est pratiquement impossible à repérer sur les arbres.

Vue la baisse actuelle des températures, le pic des éclosions devrait se situer vers la fin de semaine prochaine et le meilleur moment pour intervenir contre ce ravageur aussi. Nous convions les producteurs des zones concernées à une séance d’information sur les stratégies/essais de lutte envisageables le lundi 7 mai prochain. Une invitation et les cartes de la répartition actuelle du ravageur vous parviendront sous peu.

 

Viticulture

Quand débuter la lutte contre les maladies fongiques (Mildiou - Oïdium) ?

La date du premier traitement de l’année contre le mildiou et/ou l’oïdium doit être raisonnée en fonction du risque d’infection et de la sensibilité des parcelles.

Concernant le mildiou, les observations réalisées par Agroscope à Changins montrent que les œufs d’hiver (oospores) n’avaient pas encore atteint leur maturité le 29 avril à cause notamment de la sécheresse enregistrée auparavant. Concrètement, cela signifie qu’il n’y a pas encore eu d’infection de mildiou dans notre vignoble à ce jour. Il est donc trop tôt pour traiter contre ce parasite, dans toutes les situations, le premier traitement devant intervenir avant les premiers risques d’infections secondaires. La même stratégie peut généralement être appliquée dans les parcelles « sans produits de synthèse », excepté celles à forte pression de mildiou, où un traitement préventif effectué avant la première infection primaire est recommandé.

Pour réussir la lutte contre l’oïdium, il est important de limiter le développement du champignon sur les feuilles en début de saison. Ceci évite qu’il ne contamine le raisin plus tard. La date du premier traitement est à raisonner en fonction de la sensibilité de la parcelle. Celui-ci doit être effectué :

  • au stade 5-6 feuilles étalées dans les parcelles sensibles (=symptômes d’oïdium sur raisins régulièrement observés en été);
  • au stade 10 feuilles étalées dans les parcelles peu sensibles (saines chaque année à la véraison).

Ainsi, à ce jour, seul un traitement contre l’oïdium se justifie, et cela uniquement dans les parcelles sensibles ayant déjà atteint le stade 5-6 feuilles étalées. Dans les autres situations (vignes n’ayant pas atteint ce stade de développement ou parcelles peu sensibles à l’oïdium), ce premier traitement doit être différé. Consultez régulièrement www.agrometeo.ch.

 

Programme de traitements sans produit de synthèse

Les produits utilisés étant essentiellement des produits de contact, il convient de garantir une qualité d’application optimale et de renouveler régulièrement les interventions, en tenant compte du lessivage du produit par la pluie et de sa dilution par la croissance du végétal.

La lutte contre le mildiou est basée principalement sur l’application de cuivre et/ou de Myco-sin. Les produits à base de phosphonate de potassium (pas admis en Bio) présentent une efficacité partielle contre le mildiou et sont surtout intéressants en cas de pluies fréquentes pour leur systémie.

L’efficacité du traitement au cuivre dépend des points suivants par ordre d’importance :

  1. Le positionnement juste avant les pluies : le cuivre agit en présence d’eau en limitant la germination des spores du mildiou. Il faut donc que le cuivre soit présent sur la face inférieure des feuilles avant les pluies.
  2. Le renouvellement en fonction des pluies et de la croissance : le cuivre est un produit de contact qui sera dilué par la croissance et lessivé après environ 20 mm de pluie. Son renouvellement doit se faire au bout d’une dizaine de jours, toujours en anticipant une pluie annoncée comme conséquente.
  3. La dose utilisée : même à faible dose (100 g/ha par application en début de saison, 300 g/ha en pleine végétation), l’efficacité de la protection est bonne pour autant que le cuivre soit bien positionné et fréquemment renouvelé.
  4. La forme de cuivre utilisée : la forme utilisée joue un rôle négligeable par rapport aux 3 critères précédents.

Bien qu’homologué comme fongicide à efficacité partielle, le Myco-sin montre généralement une efficacité suffisante en situation peu propice au mildiou (Valais central). Son utilisation est très intéressante pour limiter les quantités de cuivre apportées annuellement. Lors du changement de Myco-Sin au cuivre et vice versa, 15 - 20 mm de pluie sont nécessaires pour éviter la phytotoxicité.

La lutte contre l’oïdium se base principalement sur l’application de soufre et/ou de bicarbonate de potassium (Armicarb, Vitisan). Vacciplant, un stimulateur de défense naturelle, est également homologué avec efficacité partielle. Comme pour le cuivre, le renouvellement fréquent des applications est nécessaire pour garantir une bonne efficacité. L’ajout de certains adjuvants permet une meilleure résistance au lessivage (Heliosol, Nu-Film-17, Profital, Codacide).

 

Principales nouveautés phytosanitaires

Eleto (Diméthomorphe et Zoxamide) : anti-mildiou du groupe des amides carbamates ; 20 m des eaux de surface et 6 m de zone tampon enherbée sur toute la surface le long des eaux.

Stamina Viti (Phosphonate de K + Folpet) : anti-mildiou, limité à 6 traitements par an; 20 m des eaux de surface.

D’autres produits commerciaux ont été homologués par analogie à un produit déjà existant.

La toxicité du Myco-sin envers les typhlodromes a été réévaluée sur la base de nouveaux essais (Valais et Suisse allemande). Il est dès lors classé « neutre pour les typhlodromes », indépendamment du nombre d’applications.

Le délai d’utilisation du Sumico expire en novembre 2018.

 

Formations continues

Plantes bio-indicatrices et diagnostics des sols

Le type de plantes qui se développent spontanément dans une parcelle viticole nous informe des caractéristiques du sol. Ce cours, dispensé par Mme Queffurus de Promonature (société d'étude et d'expertise floristique), vous aidera à comprendre les interactions des différentes composantes du milieu ainsi qu’à gérer les sols viticoles en cohérence avec leur environnement.

Le cours se déroulera sur deux jours entiers en Valais central, mardi 15 et mercredi 16 mai 2018. Les frais se montent à CHF 200.- pour les deux jours, gratuit pour les membres Vitival. Les personnes intéressées peuvent s'inscrire en ligne (https://www.vs.ch/sca-formcont) ou par téléphone (027 606 76 00). Délai : 10 mai 2018.

Protection raisonnée de la vigne grace à Agrometeo

Depuis plusieurs années, les outils informatiques apportent une aide importante aux viticulteurs dans leurs prises de décision. Le site www.agrometeo.ch en fait partie, notamment pour permettre la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.

Le cours se déroulera jeudi 17 mai 2018 à Châteauneuf, de 13h30 à 16h00 environ. Les frais d’inscription se montent à CHF 55.-, gratuit pour les membres Vitival. Les personnes intéressées peuvent s'inscrire en ligne (https://www.vs.ch/sca-formcont) ou par téléphone (027 606 76 00). Délai : 11 mai 2018.