Martigny

Dans la commune de Martigny, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant de l’âge du Bronze à nos jours.

Les sous-sols de la commune recèlent de très nombreux vestiges archéologiques. Autrefois chef-lieu de la civitas Vallensium, Martigny est aujourd’hui considérée comme le principal pôle de l’archéologie valaisanne pour l’époque romaine. Les vestiges de l’agglomération gallo-romaine, connue sous l’appellation Forum Claudii Vallensium, sont célèbres en Suisse et à l’étranger.

La mise au jour de sépultures et de mobilier de l’âge du Bronze et des deux âges du Fer atteste la fréquentation du territoire dès la Protohistoire. Parmi les trouvailles isolées effectuées à partir du 19ème siècle, on dénombre notamment, une hache, un poignard, un torque, des pointes de lances et des bracelets de l’âge du Bronze ainsi qu’un anneau, des fragments de fibules, une monnaie athénienne et des bracelets issus du Premier âge du Fer.

En 1891, six tombes à crémation datées entre la fin du Second âge du Fer et le début de la période romaine sont découvertes au lieux-lit « Les Baus », à l’ouest de Martigny. Le riche mobilier qui accompagnait ces sépultures, aujourd’hui exposé dans le Musée de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, se compose notamment de plusieurs monnaies, de nombreux récipients en céramique, de statuettes en terres-cuite, de fibules et de bracelets.

Autre témoin exceptionnel de la période laténienne dans la région, le récit de la bataille d’Octodure (57/56 av. J.-C.) relaté par César dans « Guerre des Gaules » fait mention du peuple Véragre et de son bourg fortifié, référé alors sous le nom Octodurus. Les Veragri sont l’un des quatre principaux peuples occupant le territoire valaisan à cette période avec les Uberi dans le Haut-Valais, les Seduni en Valais central et les Nantuantes entre Saint-Maurice et le Léman. De nombreuses monnaies en bronze ou en argent frappées par les Véragres ont été mises au jour, notamment en dépôt d’offrandes dans les sanctuaires régionaux.

Depuis la découverte du « trésor » de la Délèze en 1874 ou celle des Grands Bronze par le peintre Raphaël Ritz en 1883, un nombre considérable de trouvailles fortuites et de campagnes de fouille ont permis de mettre au jour plusieurs des principaux monuments, axes urbains et quartiers d’habitation (insulae) de l’agglomération gallo-romaine. Parmi ceux-ci, il paraît indispensable de citer le Tepidarium des thermes (bassin d’eau tiède), la Domus du génie domestique (habitation luxueuse urbaine), le Mithraeum (sanctuaire dédié à Mithra), l’amphithéâtre, des tronçons de l’aqueduc desservant la ville ou le Temenos (temple indigène de la fin du Second âge du Fer).

La Fondation Pro Octoduro veille à la mise en valeur et à la sauvegarde du site romain de Martigny, au côté des autorités de la commune et du canton, depuis sa création en 1972. Motivé par la volonté de préserver le Temenos découvert en 1976 et sur lequel il devait bâtir, Léonard Gianadda a fondé la même année le Musée gallo-romain d’Octodure et la Fondation Pierre Gianadda.

La région de Martigny recèle également d’importants vestiges médiévaux, dont la plus ancienne cathédrale du Valais. Mise au jour sous l’église paroissiale lors de plusieurs campagnes de fouilles organisées entre 1990 et 1993, elle est datée vers 400 ap. J.-C. et a été aménagée à l’intérieur d’un important complexe romain, probablement une villa suburbaine.

Plusieurs amas de scories ont été mis au jour en 1995 lors de prospections dans la région du Mont-Chemin. Ces résidus issus du traitement des métaux à haute température attestent l’existence de l’exploitation minière et de l’industrie métallurgique dans la région dès 600 ap. J.-C environ (période mérovingienne). Les vestiges du château Saint-Jean, dont la première mention remonte à 1239, et ceux mieux conservés du château de la Bâtiaz, datés du même siècle, sont d’autres témoins importants des occupations médiévales dans la commune.

Les sous-sols de la ville continuent de livrer des vestiges. En 2020, des ossements sont mis au jour sur le parvis de l’église de Martigny. Les restes osseux proviennent probablement de la nécropole du Haut Moyen Age située à proximité de leur lieu de découverte.

Plusieurs rapports de ces interventions ainsi que les études qui en résultent sont mis à la disposition du public ci-dessous. Les fichiers sont consultables au format PDF.


Forum Claudii Vallensium


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