Vionnaz

Dans la commune de Vionnaz, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant de l’âge du Bronze à nos jours.

C’est en 1901 que le premier objet attestant la fréquentation du territoire à l’époque protohistorique est mis au jour. Il s’agit d’une hache en bronze à étranglement médian et ailerons naissants datée de l’âge du Bronze et dont le lieu de découverte est inconnu.

Les sous-sols de la commune recèlent également de nombreux témoins de la période romaine. Dès le milieu du 19ème siècle, les vestiges d’un important établissement gallo-romain, certainement une villa rustica pourvue de bains, ont pu être mis au jour à Vionnaz. Des murs maçonnés, des tuiles, des éléments d’un hypocauste (système de chauffage par le sol), des fragments de marbre et de colonnes mais aussi du mobilier céramique, des monnaies et des figurines en bronze ont pu être découverts à l’occasion des différentes interventions archéologiques organisées sur le site en 1851, 1882 et 1910. Une clef romaine dont le manche représente une panthère aurait également été trouvée, fortuitement, sur le territoire de la commune, sans que le lieu ni la date de découverte ne soient connus.

Au début du 19ème siècle, à l’occasion de creusements réalisés au sud du village et destinés à accueillir les fondations d’une nouvelle grange, un autel en marbre portant une inscription votive exceptionnelle dédiée à Jupiter par Titus Vinelius Amandus est mis au jour. Cet autel, daté du 2ème siècle ap. J.-C., signale la présence dans la région d’une importante famille de nobles romains. Il existe à Saint-Maurice une dédicace portant le même gentilice. Cette dernière a probablement été ordonnée par un membre appartenant à la même gens.

Plus récemment, des fouilles d’urgence entreprises dans le village en 2019 ont révélé les vestiges d’un mur d’enceinte conservé sur au moins quinze mètres, d’une entrée monumentale de quatre mètres de large et de trois petits édifices dont l’agencement et la qualité des maçonneries permettent de supposer leur appartenance au complexe monumental de la villa précédemment citée. Un poids de balance en bronze lesté de plomb et formé de deux têtes de personnages a notamment été mis au jour à cette occasion.

D’importants ensembles de mobilier archéologique ont aussi été mis au jour sur l’éperon de Cornillon situé au-dessus de Vionnaz. Découverts lors de prospections non autorisées survenues entre 2005 et 2007, les objets ont été restitués aux Musées cantonaux et ont pu faire l’objet d’un étude scientifique menée dans le cadre d’un cours donné à l’Université de Zürich. En 2014 et 2015, un programme d’intervention archéologique, visant à réaliser des sondages, des carottages et des prospections sur le site, est mis sur pied. Celui-ci permet d’y révéler plusieurs phases d’occupation qui s’étendent de la fin du Premier âge du Fer au Bas Moyen Age.

Parmi le mobilier protohistorique, un bracelet de l’âge du Bronze, une pointe de lance et différents types de fibules du Premier âge du Fer ainsi que des fibules du Second âge du Fer ont pu être mis au jour sur l’éperon. Pour l’époque romaine, deux bagues à intaille et une fibule du Haut Empire ainsi que des éléments de coffre et d’outillages - peut-être une boîte à outils - 74 monnaies et deux fibules de l’Antiquité tardive ont également été découverts. Le site a également livré un mobilier médiéval riche et abondant, dont 94 pointes de flèche de différents types datés entre le 10ème et le 12ème siècle, un umbo de bouclier et une dague datée entre le 13ème et 14ème siècle. Les vestiges de fortifications médiévales, ou érigées au plus tôt à la fin de l’Antiquité, ont également pu être observés sur l’éperon dont la topographie offrait un avantage défensif assuré.


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